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20/05/2015

À ne pas lire...

À ne pas lire si vous vous sentez affaibli par l'âge, ou un peu malade, ou seul, ou en deuil... Peu de pages en effet où l'auteur ne parle pas du vieillissement, de la perte de ses forces, de sa surdité grandissante. Tout cela pas très tonique lorsqu'on est soi-même confronté aux mêmes réalités. Oui, mais... Mais cet homme qui ne marche plus qu'avec peine, essoufflé au moindre effort, qui ne survit qu'à  coups de transfusion sanguine ne pense, au fond, qu'à son travail d'écrivain. Et poursuit, malgré les freins de ce corps qui le lâche, son oeuvre avec une ténacité exceptionnelle. Ne prenant de repos que pour mieux se concentrer sur les mots, le rythme des phrases, l'écriture romanesque, théâtrale et ses étonnants poèmes minimalistes, qui lui demandent tant de travail. Alors qu'à un moment donné, au cours d'un hiver qu'il trouve trop glacial, il dit ne pas espérer revoir les beaux jours, il envisage encore des oeuvres nouvelles. Lorsqu'à 94 ans  il publie "Boulevard périphérique", il ressent une grande joie. Alors, même si on est un peu las de la vie et de ses peines, lire le "Dernier journal" de Henri Bauchau peut être salutaire. La vieillesse n'est pas seulement le naufrage que l'on dit (trop souvent).