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02/09/2015

Le soir

Les gestes du soir, quotidiens, apaisants. Anodins. Touches légères de bien-être. Débarrasser la table, nettoyer les couteaux aux manches trop fragiles pour le lave-vaisselle. Ranger quelques restes au réfrigérateur. Renouveler l'eau des fleurs. Essuyer les verres. Faire place nette pour la prochaine journée. Celle qui s'achève a été ni bonne ni mauvaise. Une journée ordinaire, sans faits marquants, qui ne laisse aucun souvenir. Sauf celui, vif, de la conscience subitement éprouvée du temps qui s'égrène, du poids des objets, de leur réalité, de la prégnance des choses, à travers lesquels  s'élabore ce sentiment si particulier d'être là, présent au monde, alors que rien ne se passe qui mériterait d'être noté, mémorisé. Façonnée dans le creuset du rien, quelque chose palpite et grandit, pour peu que l'on y prête attention, doux, rassurant. Au chevet du lit, les livres attendent le bon vouloir du lecteur, mais rien ne presse. Pour le moment, se contenter d'écouter, de regarder, et laisser à la porte le fracas du monde, pour retrouver l'ordre profond de la vie, présent, presque à toucher du doigt.