Fête et vin chaud (04/12/2011)

La musique a envahi les rues commerçantes des villes, de toutes les villes qui ont des rues commerçantes. Toujours les mêmes scies, qui parlent de fêtes, de bonheur, et du vieux barbu bougon. Partout des paillettes, des robes noires et courtes, des écharpes d'argent. Ne pas oublier : les bougies. On revient à la bougie, toujours, à Noël. Les arbres scintillent de milliers de kilowatts, mais la faible lueur des petites flammes vacillantes est indispensable à la fête. Parce que fête il y a, on ne sait plus pourquoi. Peu importe qu'il y ait eu, il y a 2000 ans, un nouveau-né dans une étable, et 2000 ans d'imagerie pieuse en sus. Il nous reste le papier doré des cadeaux, le cachemire des pull-overs, les cravates à pois, les écrans, les fameuses petites robes noires et les colliers de faux jais pour briller sous le sapin, et les yeux emplis de joie (disent les publicités) des enfants gavés de chocolat industriel. J'ai connu des réveillons frugaux : petit salé fumant et brioche de Saint-Genis. Le vin chaud qui accompagnait ces agapes était le meilleur du monde. J'aimerais revenir à cette forme de fête familiale et intime, mais elle n'avait de sens qu'avec le retour de la messe de minuit dans une église toujours glaciale. Nous n'allons plus à la messe de minuit, alors... quoique le vin chaud, (toujours du vin blanc), orange, cannelle, clous de girofle, tout de même, pourquoi s'en priver, fête ou pas ?

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