Les cartes de géographie (22/12/2011)

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Les crayons de couleur étaient des instruments de travail et de plaisir, les 2 étant étroitement liés. Taillés avec soin, et parcimonieusement car il fallait les faire durer longtemps, rangés dans des boîtes de carton qui n'en contenaient que 12. Les cartes de géographie dessinées à l'école requéraient des crayons à la mine pointue, pour bien marquer les détails. Faire les montagnes en marron, les plaines en vert, les bords de mer soulignés de hachures bleues, les fleuves en bleu, et les villes marquées d'un point noir. La plume sergent-major pour noter les noms, majuscules, minuscules, et on avait le choix entre écrire à l'encre avant le dessin, ou après : avant, on était sûr d'éviter les tâches malencontreuses qui gâchaient tout le travail, et tout était à recommencer. Et puis cela donnait un cadre précis, pour poser les couleurs au bon endroit. Écrire à l'encre après les crayons de couleur était risqué, car l'encre ne prenait pas bien sur les coloriages. C'était un bonheur de dessiner les cartes de géographie, de colorier, c'était un travail qui demandait de la concentration, mais une concentration heureuse, car le résultat se voyait immédiatement. Il fallait vraiment dessiner ce que la grande carte montrait au tableau. Pas de modèle préétabli, de patron en plexiglas, et pas le droit de décalquer sur le livre de géographie. L'exactitude s'en ressentait, bien sûr, et le maître était sans indulgence sur les positions approximatives des villes, des fleuves et des montagnes. Mais on se souvenait que Lyon était la capitale de la soierie, Grenoble celle des gants, et que le charbon venait du Nord. La France était rurale ET industrielle... 

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