Chez moi (15/02/2012)

Un univers popote, où tous les petits gestes du quotidien impriment leur marque. La tasse à café sur le plateau de plastique orange. la console qui reçoit les revues. Les chaussures abandonnées près du fauteuil. Le tabouret noir près du poêle. L'ordinateur, pas loin. La radio, censée me relier au monde. Dans mon univers, aussi, des livres, en piles (on dit toujours en piles instables....). La vie dans la maison s'est organisée sans projet très précis, la place des objets imposée par l'usage, la pratique. Tout ça n'est pas forcément logique. Le dictionnaire, utile pour les mots croisés, posé en permanence sur la table de la cuisine, à côté de la loupe et du pot de miel. Chaque habitude de vie impose sa marque dans mon environnement modeste. La place de la vaisselle, du pot de farine, de la boîte à thé. Mes mains savent où sont les choses. Enfin, en principe. Car où donc est passé l'économe oscillant ? Et la manique dont j'ai tant  besoin pour sortir un plat du four ? Tout le monde le sait, les objets, quelquefois, se dérobent, escamotés par des lutins farceurs à l'identité incertaine. Le quotidien se vit dans ce mariage des certitudes (le pot de farine à portée de main), et des choses bizarres voire déstabilisantes (où sont passés les sachets de levure ?). Ces menues préoccupations prennent une place importante dans nos vies. Finalement, on se fatigue, on n'a plus le courage d'explorer les derniers cartons du dernier déménagement, à la recherche du livre ou du tableau disparu, ou d'entreprendre le grand rangement jugé pourtant nécessaire depuis longtemps. Au fil des jours, nos mains continuent à distribuer au petit bonheur la chance objets utiles ou inutiles, et tant pis si un désordre apparent s'intalle. Les mains savent, c'est l'essentiel.

17:46 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer