Philosophie de rien (15/04/2012)

Le vert tout jeune des arbres envahit mon espace visuel. Le merle familier, proche, m'accompagne vocalement dans mon travail de jardinage. Le calme de cet après-midi est un antidote sans pareil à toutes les tristes choses que débitent à longueur de temps journaux, radios et télévisions. Comme je ne peux vivre sans voir ni entendre, ces tristes choses m'ensevelissent sous une masse tellement lourde qu'elle pourrait bien me clouer au sol, tétanisée d'angoisse, pour aujourd'hui, pour demain, pour toujours. L'odeur de la terre mouillée, un peu glaiseuse sous mes doigts pas très agiles mais déterminés, et le chant du merle tout là-haut, je ne le vois même pas au milieu des arbres, me remettent d'aplomb et redonnent à ma journée son vrai sens. Moi, dans ce monde, impuissante, inquiète, mais à ma place. Pas plus. Pas moins.

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