Attendre (17/04/2012)

Toujours attendre. Attendre en piaffant d'impatience. Que la pluie vienne. Que la pluie cesse. Qu'on en finisse avec les conflits, la vie chère, la précarité. On tend le dos en espérant que les coups ne tomberont pas sur nous. Le gris du ciel enveloppe tout, même les merles n'ont pas envie de voler haut et fouillent le sol à la recherche d'hypothétiques vers de terre, mais les merles ne formulent pas d'hypothèses, ils cherchent. À cette heure matinale, je ne sais pas quelles seront les promesses du jour, ni même s'il y aura promesses. J'attends que le jour s'installe, que le ciel s'éclaircisse, j'attends que la radio se taise, j'attends, mais sans attendre vraiment, parce que je n'y crois pas, au fond, que tout se calme, l'humeur, les conflits, le ciel menaçant. J'attends, dans l'incertitude du lendemain, que la vie continue. Pas si différente de celles de mes grands mères, les disparues éloignées dans le temps comme dans ma mémoire. Voilà ce qu'il faut savoir : la vie, en profondeur, ne change pas. Je ne m'éclaire pas à la lampe à pétrole, mais j'ai moi aussi besoin de lumière. Mes repas sont plus variés que les leurs, mais je ne mange que ce qui m'est nécessaire. La vie, fondamentalement, ne change pas. Il y a comme un fil qui nous relie au passé, par définition disparu, pas mieux que le présent, c'est sûr. Nous reste un brin d'espoir en l'avenir, par définition inconnu, il ne suffit pas d'attendre (l'attente est vaine ?) mais d'espérer (l'espoir fait vivre ?).

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