Le passé (11/05/2012)

"Quand je n'y penserai plus, ce sera passé. Ne serait-ce pas la définition du passé ? Le passé, est-ce ce qui revient, ce dont on se souvient, ou ce qui (enfin ?) ne revient plus".

Worms, Revivre, Flammarion, p. 49

Voilà de quoi méditer, quand les années écoulées font que ce qui est passé devient plus important (en durée) que ce qui est à venir. C'est un constat, qui n'a rien de tragique. C'est, voilà tout. Si du passé on ne se souvient plus, ou si on accepte de ne plus s'en souvenir, on a enfin la tête libre pour penser à aujourd'hui et à demain, penser à après-demain représenterait presque une aventure !... Je me contente d'aujourd'hui et demain. J'organise mentalement cet aujourd'hui qui sera suivi d'un demain possible, je fais des listes des choses à faire, dans le souvenir d'un hier qui n'est pas encore rangé au rayon du passé, puisque encore présent dans ma mémoire. Ainsi se tisse le doux tissu des jours, qui m'enveloppant me protège des agressions de l'ennui et de la morosité. Ainsi mis à l'écart les regrets et souvenirs amers que l'on traîne tous dans nos sacs de vie, me voici disponible pour travailler au jour qui vient. On dit du jour qui vient qu'il est plein de promesses. Mais que ces promesses deviennent réalités ne dépend (presque) que de moi, de ma fermeté à l'ouvrage, de mon énergie. De mes forces. Et si celles-ci viennent à me manquer, je trouverai le biais, le contournement qui me permettra tout de même d'atteindre le but du jour, satisfaite de ce que mes mains et ma tête ont porté, façonné, imaginé, qui ne représente que le dixième de ce que j'aurais voulu faire, mais qui, néanmoins, est là, minuscules pépites que ce jour m'a offertes.

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