Coupe-papier (17/05/2012)
L'usage du coupe-papier s'est perdu, depuis que les livres sortent de chez l'imprimeur massicotés, prêts à être lus. Lorsqu'un membre de la famille se révélait être un lecteur (de livres), on lui offrait volontiers un coupe-papier en forme de sabre ou d'épée, quelquefois orné d'un écusson régional s'il avait été acheté dans une boutique de souvenirs. Ceux que je possède encore s'oxydent au fond d'un tiroir et mes petits-enfants ne sauront même pas quel usage nous pouvions faire, autrefois, de ces petits objets, quelquefois précieux ou le plus souvent de pacotille. J'aimais beaucoup pouvoir lire un livre aux pages non massicotés, la progression de ma lecture freinée par l'obligation d'avoir à couper les pages 4 par 4. Je découvrais un texte dont j'étais la première lectrice. Le plus souvent, on se servait d'un couteau de table ou d'un canif, le coupe-papier en forme d'épée étant introuvable au moment où l'on en avait besoin. Petit rituel un peu exceptionnel malgré tout, car on ne disposait pas souvent de livres non massicotés, neufs, petit rituel maintenant oublié, disparu à jamais. À l'heure du numérique, se souvenir des coupe-papier, objets désuets qui ne sont même plus utilisés pour ouvrir le courrier, car à part les factures, on ne reçoit plus de courrier, et les enveloppes des factures, on les ouvre à la diable, sans le souci de les préserver des déchirures.
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