La maison (05/11/2012)

Alors que ce matin je vagabondais mentalement en pensant à la maison, me disant qu'il y avait différente manière de vivre dans une maison, je tombe sur cette réflexion de Tomas Espedal (dans "Marcher, ou l'art de mener une vie déréglée et poétique", Actes Sud) : ... le séjour avec son poste de télévision et ses nombreuses lampes, toute cette lumière artificielle, cette chaleur désagréable, toutes ces pièces superflues, ces meubles mortifères, cet intérieur tiède qui nous dit que le travail que nous effectuons ne sert à rien, que l'argent que nous gagnons est mal dépensé, que nos vies sont sans intérêt" (p.56). Voilà donc une nouvelle façon d'aborder la question de la maison. Le lieu où l'on habite, ou qui nous habite ? Quelques pages plus loin , Espedal dit :"je rêve d'écrire un livre sur toutes les adresses que j'ai eues; les rues, les appartements, les villes, les pièces, les maisons, tous ces lieux impossibles que nous appelons foyer" (p.78). Des bribes d'autres lectures me reviennent à l'esprit. Et mes propres réflexions, modestes, en écho à ce que je lis où ai pu lire autrefois. Je pense à  la porte que l'on peut fermer, à la clarté de la lune dans la chambre, aux rideaux protecteurs, aux bibliothèques chargées de livres et d'objets... Je pense que sans maison on ne peut pas vivre, et qu'Espedal se trompe. Enfin, pas tout à fait : il arrive que la maison devienne plus importante que son occupant. La maison mange littéralement son énergie, et les objets et les meubles perdent leur sens d'usage. Mais cela n'arrive pas dans une maison où il y a des livres.

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