Il faut tout écrire (14/11/2013)

"Il faut tout écrire", dit Erri De Luca. Le dicible, et tenter l'indicible. La main hésite sur la page, ou effleure le clavier, indécise. Errements de la pensée, vague sensation de se trouver devant un mur impossible à franchir. Réessayer à nouveau. Pour devenir écrivain, commencez à écrire la journée d'hier, disait Tchéchov, ou Tolstoï, je ne sais plus. Et je me souviens avoir lu un livre pour enfant construit sur cette même idée : un enfant écrit à un grand écrivain pour lui demander "comment devient-on écrivain ?". Le grand écrivain lui répond, et de lettre en lettre, l'affaire est dite : l'enfant a compris que pour devenir écrivain il fallait écrire, tout simplement. Je me souviens aussi de Nicolas Bouvier, parti en voyage à 16 ans, avec cette seule recommandation de son père : écris nous ce que tu vois, ce que tu fais. Et Bouvier disait que c'était ainsi que l'écriture s'était installée, définitivement, malgré son jeune âge, dans sa vie. Je reviens à mon point de départ : "il faut tout écrire". Mystérieusement, cela devient une force.

07:31 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer