Émotions (31/07/2016)

Deux rencontres majeures influèrent sur mon histoire, au tout début de ma vie d'adulte. J'avais un petit poste de radio rouge, très joli à mes yeux. Il représentait à lui seul toute ma jeune indépendance estudiantine (alors que j'étais totalement dépendante de mes parents). J'avais acheté le poste avec mes pourboires de serveuse. Il était à moi. Et un jour j'ai entendu :"Nous disons bien que l'heure de notre mort est incertaine, mais disant cela...". Je ne sais plus la suite. Quelqu'un lisait un passage de la Recherche, et je n'ai eu de cesse ensuite de me procurer les 3 volumes de la pléiade (toujours les pourboires de serveuse...). La littérature venait de rentrer dans ma vie, et celle-ci s'en est trouvée changée, totalement. La seconde rencontre eut lieu au musée de Grenoble, le vieux musée place de Verdun. Je suis, encore aujourd'hui, reconnaissante à Mme Kueny, conservatrice du musée, d'avoir organiser une exposition Paul Klee, composée d'oeuvres sur papier. Quel choc ! Mes références picturales de l'époque se limitait à Carzou, Brayer et autres petits maîtres largement représentés dans la revue un peu luxueuse que ma mère aimait acheter, quand elle le pouvait. Comment oublier mon émotion d'alors, inattendue. D'un coup, des portes se sont ouvertes, définitivement. Une révélation. Le catalogue n'était qu'une mince brochure, à peine illustré, en noir et blanc bien sûr. Je crois que des décennies plus tard, je vis encore sur le crédit qui m'a été accordé par ces deux rencontres.

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