Printemps (suite)

Ces pauvres fleurs de printemps, frissonnantes dans le froid du matin, me font peine, malgré leurs belles couleurs. Leur vaillance pourtant est plus forte que tout. Elles tiennent tête au vent, à la pluie, et savent profiter du moindre rayon de soleil. Elles n'ont pas besoin de ma compassion.

De l'eau

La rivière est montée. En trois jours, tous les prés avoisinants ont été transformés en un lac impressionnant. Les riverains observent avec inquiétude l'évolution de la crue. Les plus vieux disent qu'après deux jours sans pluie, il n'y a rien à craindre. Oui, mais... Chacun a en tête ce qui se passe ailleurs. Alors, qui sait ? Vivre près d'une rivière présente quelques inconvénients. Mais le jeu des reflets dans l'eau calme est fascinant. Les promeneurs jouent de l'appareil photo pour immortaliser cr moment pourtant pas exceptionnel, puisqu'il se répète au moins trois fois par an.

L'hiver

Blanc-gel au matin. L'hiver hésite, tarabuste la végétation, borde d'un noir léger les premiers bourgeons sortis trop tôt. Tout va de travers. Inquiétude dans les champs, dans les vignes, dans les vergers. Nature implacable. Pas de défense possible.

Hulotte et pie

Après tant de pluies froides, la terre est spongieuse. Dans les champs, les blés ne lèvent pas. Tôt le matin, on entend le cri de la hulotte, qui fait penser à une plainte. Un peu après, le pic noir commence son numéro de batterie ultra rapide. Indifférent à ma présence, il en a pour quelques heures à gagner son pain. Les guerres de territoire entre pies, merles et corneilles, c'est pour plus tard dans la matinée. Leurs mouvements d'ailes sont aussi violents que leurs langages. Ça barde !