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06/02/2013

Médailles

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Les médailles, celles des pèlerinages, des communions solennelles, des baptêmes, les médailles militaires, et celles des familles nombreuses, des exploits sportifs... Nos tiroirs sont jonchés de ces traces infimes du passé, incompréhensibles pour les plus jeunes. Elles étaient, autrefois, et encore aujourd'hui chez certains, la marque d'une appartenance. On allait en pèlerinage en groupe, cantiques dans le car à l'appui. Les baptisés portaient autour du cou le symbole du sacrement. Quant aux médailles militaires... Celles de mon père sont définitivement rangées, enfermées, dans leurs petits coffrets satinés, et ont perdu toute signification. Les petites médailles pieuses, en métal argenté émaillé de bleu ou en aluminium font partie d'un monde éteint. Ma collection est désuète, et ne peut la comprendre que celui qui, dans son enfance, est allé prier devant des statues miraculeuses, qui pourtant ne produisaient plus aucun miracle, même modeste (Mon Dieu, faites que la prof de math soit malade demain !). On achetait ces minuscules médailles à la boutique du lieu saint, en comparant avec soin leurs qualités. Le profil (supposé) de la Vierge Marie, la Vierge noire engoncée dans son vêtement brodé, quelques millimètres carrés d'art pauvre avant la lettre, livrés dans un sachet de papier cristal des plus ordinaires. Tous les enfants aiment les médailles, ça ne les rend pas pieux pour autant, et c'est tant mieux.

09/12/2012

Andersen de mon enfance

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De ce recueil des contes d'Andersen, je me souviens de toutes les images. Mais pas vraiment des histoires, au point de penser aujourd'hui que j'ai regardé le livre avant de savoir lire, et que sans doute je n'ai jamais lu ces contes, mais peut-être me les a-t-on lus quand même ? Les images seules ont imprégné mon esprit, et aucune autre édition d'Andersen ne peut me procurer la même émotion.

 

07/09/2012

Une histoire de boîte

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Une banale boîte ronde, en bois tourné, le couvercle sculpté de fleurs. Une de ces boîtes que l'on pouvait acheter (et offrir) autrefois dans les magasins de souvenirs. Je suis attachée à cette boîte (qui ne sert à rien, sauf à ramasser des babioles inutiles et hors d'usage) mais je sais bien que mon attachement vient uniquement du regard que je  portais sur elle, lorsque enfant, j'explorais la table de nuit de ma mère. Je la trouvais alors très belle, parce que tous les enfants admirent et aiment ce qui les entoure. On a besoin d'admirer, dès le plus jeune âge. Mon regard d'aujourd'hui sur cette boîte ne peut se défaire de cette admiration d'enfant, fondée sur les fleurs sculptées, le poli du bois tourné, son poids, son inutilité qu'à 4 ou 5 ans, je percevais déjà très bien. De cette première boîte est né mon goût pour les boîtes, toutes les boîtes, à poudre, à bijoux, de médicaments, à jeux de cartes, en bois, en carton laqué, en tôle, en aluminium... Je n'en achète jamais, à quoi bon !, je me contente de mes héritages familiaux, hétéroclites, parce que ce n'est pas la beauté de ces objets qui m'intéresse, mais  leur histoire dans mon histoire. Un jour, peut-être, je ferai l'inventaire de cette mini et fausse collection. J'apprendrai sans doute beaucoup sur moi-même, sur mes souvenirs, redevenant l'enfant qui furetait dans des affaires qui ne lui appartenaient pas.

22/08/2012

Petits mouchoirs

50 petits mouchoirs, finement brodés, usés par le temps plus que par l'usage réel, échoués dans mon armoire par je ne sais quel hasard. Dont plus personne jamais ne se servira, la première lessive les ferait tomber en lambeaux. Je les conserve malgré tout, dans le souvenir de la jeunesse de leur ancienne propriétaire, une de mes tantes, disparue voici plus de 30 ans. C'était un temps où les jeunes femmes tenaient dans leurs mains ces minuscules chiffons ornés de leurs initiales. Pour sécher discrètement une larme, pour se donner une contenance, mais certainement pas pour soigner un rhume. Chère tante aux mains délicates, dans le fragile écho d'un mode de vie disparu, où il fallait broder ces tissus si légers, fragiles, comment pouvaient-elles, elle et ses compagnes, supporter ces travaux sans fin, mais elles ne savaient pas si elles pouvaient refuser. Et d'ailleurs, quoi d'autre ?


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