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12/12/2016

Décembre

Dimanche lugubre. Pourtant, quelques beautés inattendues. Un coup de lumlère sur les dernières feuilles jaunissantes des grands arbres, le long de la rivière. La brume montant au ras des champs, à l'aube. Les vols des canards dans le ciel sombre d'avant la pluie. Les jours raccourcissent, on allume plus tôt les lampes dans les maisons. Dommage que les rues se chargent d'illuminations préfigurant, croît-on, la magie de Noël. Magie, mon oeil ! Artificialité totale de l'affaire. Au bout de ma rue, déserte dès la tombée de la nuit, des néons maigrelets dessinent deux cloches, une rouge, une bleue, suspendues entre deux poteaux électriques. L'effet, hélas, est parfaitement sinistre.

10/12/2016

Citations

La peur exagère tout, et le mensonge devient le fléau des peuples"

Lettre de S. Zweig à R. Rolland, p. 271

"Puisque tout finit mal, tenter au moins de vivre bien"

C. Roy

22/11/2016

Copistes

Ils sont une dizaine, éparpillée dans les salles du musée. Ils portent des blouses blanches, tachées de traces de couleur. Leur chevalet posé en biais par rapport aux oeuvres. Ce sont des copistes. Autour d'eux flottent des odeurs de peinture à l'huile, de térébenthine, qui déclenchent en moi des réminiscences. Très lointaines, mais constitutives de ce que je suis. Il y a des choses qui ne s'oublient pas. Dans les salles où règne habituellement le plus grand silence, on entend leurs voix, leurs plaisanteries. Il y a des êtres vivants dans un musée ? Les observant de loin, discrètement, je me dis que grâce à leur présence et à leur travail, les oeuvres du passé reprennent vie et entrent dans notre temps d'aujourd'hui. Liens des regards et des savoir-faire, liens paisibles, sans doute modestes mais réconfortants. Le beau mot d'amateur prend là tout son sens.

14/11/2016

Le temps...

Ça arrive de manière insidieuse. Ça n'a pas de nom. D'abord, on ne sent pas de changement réel. D'ailleurs, on n pense pas un instant que ça pourrait changer. On est dans l'éternité de sa vie, dans le cours quasi immuable des choses. Faire ce qu'il faut pour vivre. Mais un jour on constate qu'on en fait moins qu'avant, ce qu'on faisait avant semble de moins en moins nécessaire. En tout cas, pas indispensable. Lente dégradation qui un jour (pas si lointain...) absorbera tout. Ce qui est à l'oeuvre n'a pas de nom officiel. Mais les vieux, eux, savent. Sans grands moyens de résistance. Sauf, peut-être, la vie de l'esprit. La gamberge muette mais active. Les vieux sur leurs bancs se remémorent le vieux temps, et s'en nourrissent, en douce. Ce qui n'a pas de nom s'éloigne alors un peu. La vie est secrète, il n'y a pas de partage.