Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/10/2011

Ohran Pamuk

Ohran Pamuk, Istanbul (Souvenirs d'une ville), Gallimard

Il est impossible de parler d'un tel livre en quelques lignes, tant il foisonne d'informations et d'images. 440 pages, entièrement consacrées à une ville, Istanbul, ville natale de l'auteur et aussi ville de sa famille, mais pas seulement à travers son histoire. C'est un livre personnel (l'histoire de la famille, sa formation d'écrivain) mais c'est bien plus qu'un livre de souvenirs. Certes ce sont eux, les souvenirs, qui suscitent les longues descriptions de la ville, mais c'est aussi toute une histoire débordant largement la vie de l'auteur qui nous est restituée. Pour le lecteur occidental qui ne connaît pas Istanbul, c'est une découverte. On y lit la jeunesse de l'écrivain, l'évolution d'une société, la perte d'une partie de son identité dans les bouleversements architecturaux et urbanistiques, l'occidentalisation forcenée qui fait disparaître les "konak", vieux bâtiments en bois, brûlés, démolis. La famille aussi s'éteint peu à peu. L'auteur habite toujours l'immeuble Pamuk familial, et dit "ma vie est faite de ces souvenirs, paysages et lieux issus de ce paradis perdu". Il ne cesse de décrire la lumière crépusculaire des intérieurs surchargés de bibelots et d'objets semi-précieux, et Istanbul comme une ville en noir et blanc. Des photos un peu grisâtres accompagnent le texte, sans légendes (il faut se reporter à la fin du livre pour les trouver) et soulignent combien ce livre de souvenirs est aussi un livre extrêment documenté.

C'est un livre nostalgique "la triste poésie de la destruction et des ruines", "une somptueuse civilisation ottomane disparue", "les dessins de Melling issus d'un paradis hors d'usage, se mêlent à ma vie présente"... mais c'est avant tout un chant d'amour pour la ville, et le récit de la naissance d'un écrivain. 

Les commentaires sont fermés.