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20/04/2014

Peli

C'était un vieil homme qui descendait une fois par semaine au chef-lieu. Un vieil homme robuste, qui marchait allègrement au début de son trajet, et d'un pas plus incertain après avoir franchi le seuil de la dizaine de troquet de la vallée. Plus tard, au retour, il titubait, mais pour autant que je sache, il n'a jamais roulé dans le fossé, ivre mort. On l'appelait "Peli" à cause de sa barbe blanche jaunie par la nicotine et autres saletés. Barbe, moustache, cheveux hirsutes, toute sa tête n'était que poils, sans doute puants, mais je ne l'ai jamais approché de près. Il faisait peur aux enfants, sans raison, mais il ne faisait rien pour amadouer son monde... La route était fatigante, plus de 30 km dans la journée, et les petits blancs des bistrots n'étaient pas de trop pour lui donner du courage. Où aurait-il trouvé le soutien dont il avait besoin, vieil homme taciturne, silhouette dont je croyais, enfant, qu'elle était éternelle et qui pourtant un jour a disparu ? Je ne sais rien de Peli, de son histoire, je ne connais même pas son nom, ni la date de sa mort. Je ne connais de Peli que sa marche sur la route, le bâton à la main, la musette sur le ventre. Mais il survit, un peu, dans ma mémoire.

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