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24/08/2011

La Lavalette

Après les bibliothèques de classe, il y eut la bibliothèque Lavalette, dans la rue du même nom. C'était sans doute une bibliothèque privée (mais je n'en suis pas sûre). Le prêt était payant, quelques centimes de francs (anciens !) par livre. Cela ne devait pas être très cher, même pour moi lycéenne sans véritable argent de poche, sauf ce qu'il fallait pour prendre le car le samedi soir (à cette époque, nous avions cours tout le samedi). J'allais rendre mes livres et en prendre de nouveaux tous les jeudis après-midi. Je crois qu'on pouvait prendre autant de livres qu'on voulait. J'ai connu, dans cette petite bibliothèque encombrée, mes plus grandes joies de lectrice dévoreuse d'écrits en tous genres, sans aucune hiérarchie. J'ai lu le pire de la littérature populaire, sans doute pas le meilleur, quoique... Je choisissais sur la foi de la couverture illustrée (les livres n'étaient pas reliés en vert sapin ou en noir, comme dans les premières bibliothèques parisiennes que j'ai fréquentées plus tard, et où je n'avais aucun repère : je me souviens qu'à ma première visite à la bibliothèque du 5ème arrondissement, vers le Panthéon, j'avais emprunté Mauriac et Maurois, incapable que j'étais de m'y retrouver dans ces masses sombres). Donc pour en revenir à Lavalette, je n'avais pas de critères de qualité. Il me fallait du passionnant, des histoires, amour, aventures, policier... Je rigole doucement aujourd'hui quand on se désole des mauvaises lectures des adolescents. C'est comme ça que le goût de la lecture se forme, et mes mauvaises lectures (qui ne m'ont laissé aucun souvenir) ne m'ont pas empêchée de découvrir Proust, à 18 ans, grâce à une lecture radiophonique, et j'entends encore avec précision la voix du lecteur. La bibliothèque Lavalette était chauffée par un énorme poêle à charbon, qui dégageait une odeur bizarre et très prégnante. On circulait mal dans cet espace réduit et encombré, il y régnait un silence presque absolu, la bibliothécaire ne levait jamais la tête de ses grands registres. On était seul dans cette bibliothèque, seul, mais avec les livres.

14:30 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer

Commentaires

Tiens, je ne l'avais pas vu celle là.. à propos aussi, les maisons comme un labyrinthe : il y a en région parisienne, une bibliothèque à l'escalier double, à la mezzanine trompeuse, aux ambiances et aux odeurs et même températures toutes différentes.. plusieurs mondes en somme

Écrit par : FLORENCE | 25/09/2011

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