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26/09/2011

Claude Roy

Claude Roy, L'étonnement du voyageur, 1987-1989, Gallimard

Chez un libraire d'occasion, en panne de lecture, j'achète un livre de Claude Roy. Le libraire (je crois que c'est un érudit, me dit : "C'est un plaisir de vendre un Claude Roy. Il est bien oublié aujourd'hui. J'espère qu'un jour il sortira du purgatoire". Nous devisons ainsi un instant sur les auteurs passés qui ne connaissent plus la faveur du public, après avoir été des gloires des lettres. J'aime avoir des lectures décalées, qu'aucune nécessité de l'actualité n'impose. Une fois de plus, je prends plaisir à relire Claude Roy, même si je saute des pages, lassée par des considérations sur les écrivains, la vie, la mort, les régimes totalitaires, quelquefois trop présentes à mon goût. C'est une lecture tranquille, quasi reposante car je ne suis pas tenue d'en rendre compte. Pas de justification à cette relecture d'un livre déjà d'un autre temps, juste la redécouverte des années 80, de la vie littéraire d'il y a 30 ans, jusque et y compris dans les tournures de phrases, le vocabulaire, les références aux auteurs-amis. C'est une écriture fluide, aisée, trop facile ? Mais, entre autres, ses propos sur la vieillesse sont d'une justesse sans défaut. Et j'aime bien ses maximes qu'il appelle des "minimes" : "Éviter en vieillissant de croire qu'il n'y a plus rien à désirer parce qu'on n'a plus de désir à rien". Ou bien : "Voir, de ses yeux voir, se fait de plus en plus rare : on regarde pour nous". Ce qui me fait penser une fois de plus que nos admirations ne sont que de seconde main… Et pour finir (provisoirement ?) ceci, qui doit toucher chacun de nous : " Je crois aux revenants : ils surviennent tous les jours dans ma mémoire".

 

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