Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/01/2012

Le matin... (suite)

5 heure du matin, la meilleure heure pour écrire. Le silence autour de soi, la nuit au dehors, les tensions du corps apaisées. Le jour nouveau n'est encore que promesses. Les souvenirs remontent, légers, ténus. Des mots dans la tête qui s'enfuient facilement, mouvements presque imperceptibles. Les laisser remonter complètement à la surface. Retrouver des sensations anciennes. Des souvenirs d'odeurs, de gestes, tendres ou brutaux. Il y a de tout dans ce pêle-mêle de la tête, bonheurs effacés et amertumes tout ensemble, tout ça presque impalpables. Il faut beaucoup d'attention pour remettre en place ce bazar désordonné. Le bonheur est d'y parvenir, au moins un peu. Ce matin m'est revenu le souvenir d'une grande table de cuisine, haute, en bois, et le rouleau à pâtisserie sur la pâte fine, et le grand couteau pour découper cette pâte en longues et fines lanières farinées, que l'on posait ensuite sur un torchon propre, lui aussi un peu fariné, pour que les pâtes ne collent pas. On devait faire des pâtes fraîches dans l'immédiate après-guerre, parce que l'on avait pu se procurer de la farine, mais pas des pâtes du commerce, à cause des restrictions alimentaires. Plus tard, je crois que l'on n'a plus jamais fait de pâtes fraîches. C'est comme une image : les mains de mon frère soulevant le paquet de lanières farinées, dans un geste un peu magique.

Les commentaires sont fermés.