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21/01/2012

Vêtements perdus

Nous n'allons pas tout nus, question de climat et de bienséance. Mais que sont devenus nos vêtements personnels, portés, usés, jetés, perdus, aimés, détestés, dont personne jamais n'écrira l'histoire ? Ceux dont je me souviens si bien: un gilet et un bonnet tricoté en laine de récupération rouge et blanche, c'était la guerre, j'avais… 3 ou 4 ans, mais le soin apporté à leur confection par ma sœur aînée, la sœur adroite, avait fait de ces vêtements familiers des objets que je trouvais malgré mon jeune âge, très beaux. J'éprouverais une très grande joie si un jour ces 2 vêtements réapparaissaient, par magie. Je retrouverai d'un coup ces années de la petite enfance, ces années de frugalité heureuse, où le plus grand malheur consistait à être privée de dessert. Ma sœur aînée a souvent veillé à mon vestiaire, lui apportant tantôt une jupe (qui "tournait") et dont les poches étaient ornées de franges multicolores, sans doute échappées d'un catalogue de laine, ou un gilet bicolore, le devant étant en tissu et le dos et les manches en tricot. Plus tard, elle prit soin de m'offrir une ravissante robe tablier et le boléro assorti (rayures dans un gris et blanc très doux) le jour où on sacrifia mes tresses qui nécessitaient un entretien pénible (mais je me souviens encore du gros peigne rouge qu'on utilisait au moment de les coiffer). Je pourrais poursuivre cette énumération, mais quelque chose me retient : il me faudrait évoquer des souvenirs pénibles, des frustrations, des engouements stupides d'adolescente. J'aime évoquer l'enfance, pas l'adolescence, mal vécue, un peu triste, sans perspectives heureuses. Comme toutes les adolescences ? Sans doute. J'ai pourtant eu à cette époque des vêtements presque fétiches. Un grand pull vert bouteille, souvent porté négligemment sur les épaules, ce qui me valait des remarques acerbes de la surveillante générale. Un duffel-coat gris, porté jusqu'à usure complète. Dans l'ensemble, affreusement mal fringuée, jusqu'au jour où, j'étais adulte, on m'a offert un magnifique manteau rouge, qu'il fallut bientôt faire teindre en noir, le deuil était passé par là. Comme on se souvient bien des vêtements portés, et des circonstances dans lesquelles on les a portés…

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