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06/03/2012

Héritages

Les histoires d'héritage encombrent nos vies. Même ceux qui affirment ne rien avoir sont attachés à quelques biens, souvenirs déclarés sans valeur même si précieux. Des familles se disputent pour une table, même pas ancienne, un tableau, des chaises vermoulues, des tasses à café dépareillées. Oh, dit-on, ce n'est pas pour la valeur, mais c'est sentimental. Est-ce vraiment la force des sentiments qui aiguisent les appétits de possession ? Surtout avoir ce que l'autre n'aura pas. Il y a les héritages visibles (officiels) et les autres, ceux dont on ne parle guère, et ça vaut mieux ! Ne pas parler du bijou que la tante a donné à sa nièce, pour ne pas réveiller les jalousies. Faire semblant de ne pas voir que le cousin a subrepticement vidé la remise des vieux outils de ferme. Surtout ne pas reconnaître que ce fichu caractère de rapiat du petit-fils vient en droite ligne du grand-père près de ses sous. En matière d'héritage, rien ne se perd. Les légataires ne sont pas toujours ceux que l'on croît. Les héritages et la justice ne font pas bon ménage. Est-il nécessaire d'ajouter que les héritages nous tirent en arrière, pèsent sur nos vies, entravent notre marche en avant. Ce qui vient d'avant gêne notre "en avant" personnel. Bizarrerie du vocabulaire qui désigne une chose et son opposé... Pontalis analyse très bien (forcément, c'est Pontalis !) cette question dans Avant (Gallimard). Qu'il est plaisant de retrouver, si bien exprimé, ce qui me trottait dans la tête depuis longtemps, mais que je ne ne savais pas dire...

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