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21/08/2012

La vie, banale

Au grand magasin de la vie, la mienne est à ranger au rayon des vies quelconques. Sans caractère particulier. Monotone, sans saveur, banale. D'où vient donc ce désir d'en parler. De raconter l'autrefois, ce qui fut, et l'aujourd'hui, ce qui est. Tout mérite attention. Sortir de la mélasse des jours ordinaires les pépites qui, dans l'ombre, les font palpiter : ce moment où j'observe l'écureuil gambader sur la pelouse voisine. Celui où j'écoute le vrombissement lointain de la circulation sur la nationale (qui a perdu son titre de nationale, mais peu importe). Celui où, simplement frôlée au passage, la menthe exhale son odeur fraîche. Celui où, à l'ombre des arbres, mes lectures de l'après-midi flirtent avec des siestes inopinées. Celui où, les mains dans les fruits sucrés, je prépare les confitures de l'hiver. Et tout ceux de colère ou d'ennui. Ou de miséricorde, quand je cesse, enfin, d'en vouloir à mes ennemis supposés. Oui, vu de l'extérieur, une vie sans éclat. Comme l'est celle de cette dame dont on m'a parlé, qui cultive, dans un coin délaissé, un jardin dans le seul but de le photographier, jour après jour, saison après saison. J'aime cette histoire où l'ordinaire des jours est transcendé, malgré l'anonymat, la solitude, la pauvreté peut-être. Finalement, tout dépend de la façon dont on vit les choses, comment on se les approprie, et comment on les transmet. Avoir les mains pleines : de projets, d'affection, de sucré et de salé, et laisser se répandre ces richesses de 4 sous qui font le commun des jours, et leur prix.

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