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12/12/2012

Siri Hustvedt

L'heure délicieuse, tôt le matin, dans la chambre encore froide de la nuit, encouettée jusqu'au cou, les mains et la tête seules exposées à l'air, et enfin un livre. Ce matin, c'est Siri Hustvedt et son Un été sans les hommes" (Actes Sud) qui m'accompagne, avant d'affronter la journée. Chaque ligne de ce texte me réjouit, qui effleure sans s'attarder les non-dits de l'existence. La narratrice, poète d'age mûr, quittée par son mari pour une créature plus jeune (jusque là, rien que du classique !), passe un été dans sa ville natale. Entre atelier de poésie pour adolescentes et visites à sa mère âgée ou à sa voisine, les souvenirs remontent et envahissent son espace mental. L'extrême jeunesse de ses élèves et l'extrême vieillesse de sa mère et de ses amies dessinent le cadre de ses réflexions et ses retours à son propre passé. Le tout baigné d'un humour très discret. On découvre avec elle ce qu'est la "séniorose" ou "cerveau de vieille dame", et la perversité des relations humaines, jamais simples, jamais directes, ou sous-entendus et silences pullulent. Deviner sous l'apparence des mots la réalité, dure tâche, jamais achevée. Tout le livre s'articule autour des relations hommes/femmes, (avec de savoureuses et ironiques références aux études scientifiques), la mort de l'amour et sa persistance. Ou sa résurrection. La vieillesse est cruelle, mais l'amour ne l'est pas moins, qui ne va jamais sans souffrance.

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