Lectures anciennes

À la maison (quand je dis à la maison, j'évoque celle de mon enfance et ceux qui l'habitaient alors et qui ont presque tous disparus), on lisait le Reader's digest. C'est en lisant un article sur Marcel Cohen dans le Matricule des Anges (n° 144 si vous voulez tout savoir) que je retrouve ces mots, et le souvenir de la chose. Ce n'était pas, je crois, de la littérature de haute volée (mais pas de la drouille ?), mais j'aimais beaucoup lire ces résumés, ces extraits de livres, ont on ne connaissait ni le début ni la fin. C'était, déjà, une lecture fragmentaire, une lecture zapping avant la lettre. Les textes étaient variés et ce mélange (assez anglo-saxon, je crois, en tout cas international), sans doute pas destinés aux enfants, me plaisait beaucoup. Je ne sais pas si nous le recevions par abonnement ou si nous l'achetions de temps en temps. Et je ne me souviens pas si mes autorités supérieures (parents, frères et soeurs beaucoup plus âgés) m'empêchaient de lire ce qui n'était pas pour les jeunes lecteurs. Mais peut-être ces autorités, préoccupées par 1000 choses plus importantes, ne se penchaient pas sur mes lectures, ni sur quoi que ce soit d'ailleurs me concernant.

La tortue ronchonne

La tortue ronchonne dans son coin, parce que rien ne va. Elle n'est pas la seule à ronchonner, mais le savoir ne la console pas. Même les livres ne la consolent pas, c'est dire ! Une tortue ronchonnante n'est pas de très bonne compagnie, et c'est dommage pour elle. Mais comment surmonter cette tristesse ressentie en écoutant la rumeur du monde, rumeur toujours sombre ? Tentation de se replier sur soi. La chance de la tortue est que sous sa carapace elle étouffe. Il vaut donc mieux pour elle de respirer l'air du dehors et d'affronter l'ennemi droit dans les yeux. Lequel, non identifié clairement, ennemi peut-être imaginaire, s'en moque. N'empêche, de seulement sortir sa tête améliore l'état de la bête. La lumière du jour vaut mieux que la nuit de la carapace. Le monde ne va pas mieux pour autant, mais moi je vais mieux, se dit-elle. (Voilà une chronique qui ne casse pas les pattes à un canard, pour rester dans le monde animal...).

Agacement

Agacement langagier : "nous sommes sur 3 minutes", pour dire : l'action doit durer 3 minutes. "Sur" utilisé à tort et à travers. "Sur", qui désigne le dessus, pour dire le dedans... Mot passe-partout, fatigant. Mais la langue change. Si "sur" semble plus efficace, pourquoi pas ! Un jour, mes oreilles cesseront de grincer leur mécontentement. Pour ça comme pour le reste ?

Une histoire de merle...

Un gros merle, à quelques mètres de moi, tourmente une des rares cerises de mon vieux cerisier. Les merles ne mangent les cerises que sur l'arbre, et dédaignent celles qu'ils ont fait tomber dans l'herbe. Goujats !