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26/06/2013

Aujourd'hui

Inutile de rêver, demain ne sera pas meilleur... Alors autant s'y coller aujourd'hui, sans attendre. Mettre ses blanches mains dans le cambouis, et patouiller tant qu'on peut le faire. Aujourd'hui je vais patouiller la terre de mon jardin souffreteux de froid, et demain la terre de l'atelier, dans la chaleur du four pas encore refroidi. Entre les deux, j'aurai cuisiné quelques petites choses, photographié des ciels ou des ombres. J'aurai eu l'impression d'accomplir de grandes choses, alors qu'en réalité tout cela ne vaut pas un cent de clous. Sauf que le faisant, j'éprouve une incroyable satisfaction, qui n'est pas celle du devoir accompli, mais celle d'avoir choisi de faire ce qui me procure ce sentiment de bonheur, et pas d'autres choses pourtant plus utiles et plus nécessaires. C'est toujours une question de choix.

25/06/2013

Faire

Il n'y a qu'une seule façon de sortir de l'engourdissement et de l'aquabonisme, maladies de la vie, produire. Réaliser. Produire même les choses les plus prosaïques, un gâteau, un dessin, un bouquet de fleurs des champs; lire, surtout, qui est aussi produire, car nous ne sommes pas les mêmes avant et après une lecture. Aller rechercher au plus profond de soi, pour donner du sens à nos actes, loin des automatismes. Car il y a différentes façons de faire. Par obligation (il faut bien assurer les soins de base à la personne), par volonté (c'est un peu "marche ou crève"). Pour créer de l'harmonie dans un environnement qui en manque tant. Pour créer ce qui n'existait pas encore, et que les doigts et la tête s'unissent pour l'inventer. C'est une façon d'aller de l'avant, alors que tout tire en arrière. L'âge, les douleurs, les chagrins, les déceptions en tout genre, tout cela que l'on ne peut pas changer. Agir par détournement, en somme. Certains diraient : changer de focale. Ou faire la mise au point de notre image intérieure sur autre chose. Suffit de trouver cette autre chose, qui nous fuit dès qu'on l'approche...

24/06/2013

La mort et les honneurs

Maurice Nadeau disait, d'une littérature qu'il n'appréciait pas beaucoup, "c'est de la drouille"... Tout était dit ! Je pense souvent à cette petite phrase lorsque je traîne dans les librairies, effarée, comme il pouvait l'être, par la production imprimée. J'ai beaucoup lu la Quinzaine Littéraire, assurée que les titres proposés étaient de bons titres. Avec la mort de Maurice Nadeau, c'est un petit bout de ma jeunesse qui disparaît, l'époque où je découvrais les Choses de Pérec, dans l'édition des Lettres Nouvelles, je crois. Mourir à 102 ans, tout de même, ça en impose aux petits bras que nous sommes. Indéniablement, la lecture conserve, si le terrain est favorable...

23/06/2013

À méditer...

À propos de Gerda Taro, François Maspero écrit : "elle a été happée par cette nuit de la mémoire dont, il y a trois mille ans déjà, Homère disait qu'elle est pus terrible que la mort".

p.16, L'ombre d'une photographe, Gerda Taro, Seuil