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07/12/2013

Hiver

L'hiver est un monde de souvenirs. Le réconfort de la chaleur par temps froid marque davantage l'imagination que la grande chaleur de l'été. Notre maison, autrefois, était froide, trop vaste pour être chauffée convenablement. Tous les habitants du village avaient des poêles à bois. La fumée légère montant au-dessus des habitations était rassurante. La vieille tante d'Espagne ne chauffait que sa cuisine, où elle se tenait tout le jour, sauf lorsqu'elle se rendait chez l'un ou l'autre de ses neveux, pour, selon les heures, jouer à la belote ou aider à quelque affaire de cuisine. Le minuscule foyer de sa cuisinière à bois n'acceptait que des bûches de 20 cm, que venait couper et fendre un homme prénommé Firmin, un peu simple d'esprit, mais très serviable. Je n'ai jamais entendu cette  veille tante, toujours vêtue de jupes de laine qu'elle tricotait inlassablement, se plaindre du froid ou de l'inconfort de sa maison. Sa grande préoccupation en hiver était l'entretien du sentier, qu'il fallait dégager s'il neigeait, et recouvrir de cendres pour éviter les glissades. Elle est morte chez elle, la bienheureuse, veillée et soignée par une nièce à peine plus jeune qu'elle. Je crois que j'aimerais vivre dans une cuisine chauffée par la cuisinière à bois. J'entends encore le bruit des cercles de métal qu'elle ôtait pour y poser sa gamelle de soupe ou le fricot du déjeuner. Bruit aussi rassurant que l'odeur de la fumée de bois. C'est ainsi qu'un enfant perçoit l'ordre des choses. Sons et odeurs, permanence, tranquillité.

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