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19/03/2014

Les habits du dimanche

Il y a avait les habits du dimanche, et les autres. Les habits du dimanche étaient-ils... plus beaux, plus propres, plus élégants, plus neufs ? Je ne sais même pas. Mais le fait est qu'on ne les mettait pas en semaine, et que, passée l'heure de la messe, on les protégeait d'une blouse ou d'un tablier (propre !) mais même sous cette protection ils restaient les habits du dimanche, un peu engonçants. Plus personne aujourd'hui ne sait ce que veut dire l'expression "être endimanché", sauf peut-être lorsqu'on doit s'habiller pour un mariage ou pour répondre à une invitation un peu guindée. Les habits du dimanche, avant de devenir un jour des habits de tous les jours (mais alors un peu trop étroits, un peu trop courts, hélas!) n'étaient pas forcément les plus aimés. C'était affaire d'apparence, des pieds à la tête : chaussures cirées, chaussettes en laine-qui-gratte tirées jusqu'aux genoux, jupe plissée, chemisier blanc et tout en haut un galurin sur la tête, ou un fichu noué sous le menton. On n'allait pas à l'église tête nue. Le manteau était celui de tous les jours, parce qu'on n'en possédait qu'un, mais bien brossé, propre. Il ne fallait surtout pas salir les habits du dimanche et donc on ne pouvait pas jouer comme les autres jours, malgré le tablier. Ne pas salir les habits du dimanche était une règle d'or, qui a fait détester les dimanches à des générations d'enfants obéissants. Quelquefois, par miracle, on pouvait reprendre les habits de tous les jours pour aller jouer dehors, mais c'était surtout pour débarrasser le plancher et permettre aux adultes de vaquer tranquillement à des occupations paisibles (du dimanche !). Mais le "range bien tes habits du dimanche avant de sortir" retardait un peu le plaisir de la sortie dans le jardin. Il faut commencer tôt l'apprentissage des corvées...

09:55 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer

Commentaires

Ce texte me fait penser à Juliette Gréco chantant "je hais les dimanches...je-hais-les-Dimanches !"... et à une eau-forte de Georges Foissy intitulée" dimanche" et que j'aimerais revoir à cause de ce texte.
Ce jour-là à lui-seul contient tout l'antagonisme entre le souvenir d'enfance et le ressenti d'adulte et une dimension populaire colorée.
Dans la vie courante, "dimanche" marquait le rythme. Il battait la mesure du siècle dernier.
la conquête du repos hebdomadaire ...etc...
Dans l'imaginaire, c'était un espoir de vie douce , tranquille , les soucis remisés parce que justement, "c'est pas tous les jours dimanche" .
le rythme n'est plus aussi impérieux, quant à l'imaginaire, ne subit-il pas un formatage plus sournois?

Écrit par : Yolaine Carlier | 08/04/2014

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