20/05/2014
La vie comme elle va
C'est un paysage de rien. De grands arbres tourmentés, une rivière molasse, des prairies inondées 3 fois par an, et dans la rue des petites maisons aux noms démodés (les Roseaux, les Troënes, Mon repos). De vieilles personnes habitent là. Elles trottinent pour faire leurs courses, les cabas à peine remplis mais déjà trop lourds au bout du bras. Ce que c'est que de vieillir... Un jardin vient d'être abandonné. Le jardinier est-il malade ? Plus loin, les travaux ont repris très discrètement dans une construction dont il se dit qu'elle n'est pas très légale. Les propriétaires arrogants laissent leur chien en liberté, il a mordu une dame en vélo, mais ils ont dit (les maîtres...) que ce n'était pas vrai, ou que ce n'était rien, je ne sais pas exactement. Le monsieur de la maison Palissy vit seul maintenant que sa femme est hospitalisée, définitivement. Les jours de marché, il va acheter des filets de poisson (lieux, soles, perches du nil), rien d'autre. Rentre chez lui son petit sac de plastique bleu à la main, en saluant de la tête les rares passants. C'est un paysage de rien, et des gens de rien. Enfin, comme partout.
09:29 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
Les commentaires sont fermés.