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14/02/2015

Famille

À la crémerie, la dame avant moi fait ses provisions pour l'arrivée de ses petits-enfants. Elle engrange de quoi nourrir un bataillon d'affamés. Elle a fait le plein chez la volaillère, chez le marchand d'olives et autres douceurs salées ou sucrées. Les files d'attente profitent de ses commentaires aux commerçants, branchés en réponse automatique. Toute ronde, toute chargée de ses victuailles, la dame rayonne : enfin elle va pouvoir donner toute sa mesure de grand-mère nourricière. Pendant quelques jours, elle va reprendre vie et se dépenser pour une famille qui lui rend visite une fois par an, parce que les vacances de février sont un temps mort pour tous ceux qui ne partent pas à la neige (trop loin, trop cher, pas le goût pour ça), autant venir se faire dorloter par mamie. Sauf que petits et grands seront excédés avant la fin de la semaine. Quand ils repartiront, le frigo sera vide et mamie soulagée de pouvoir retrouver sa sieste dans son fauteuil préféré, sa solitude à laquelle elle s'est finalement habituée, et les fins de journée devant la télévision et ses jeux débiles. Elle va poser sur le buffet les photographies de ces 6 jours de folie. Comme ils sont mignons ces petits ! Elle va chérir leur souvenir d'enfants à tout jamais sages sur les photographies, et seulement sur les photographies. Transmutation à tout prendre bienheureuse : c'est son petit capital de bonheur, un peu vrai, beaucoup inventé. Ainsi va la vie des familles...

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