Été frileux

Été frileux. Communément, on dit "été pourri". Se réveiller tous les jours ou presque sous un ciel gris. Sortir les chandails. Attendre que "ça se lève". Les oiseaux ne chantent même plus. Engourdis par les nuits trop fraîches ? Mes petites cultures montrent de la mauvaise humeur. Rien ne pousse, sauf les mauvaises herbes. C'est désolant. Un voisin s'arrête le long du grillage et entame un bout de conversation : "je suis dégoûté, je n'ai pas fait de tomates, ni d'aubergines. Seulement des pommes de terre et de la salade". On n'ose lui dire que cela fait déjà un bon menu. Il lui suffira de préparer une vinaigrette bien relevée pour doper la douceur des patates. Facile, non ?

Frustration

J'ai cherché des livres, certains livres. Je ne les ai pas trouvés. Il y avait d'autres livres, dont je ne voulais pas. La production éditoriale est envahie de ce que Diderot appelait déjà en son temps "les immondices des lettres". Ces livres en tout point décevants tiennent le haut du pavé dans les petites bibliothèques publiques que je fréquente. Me voilà bien déçue... En cause, le goût dominant des lecteurs (et des bibliothécaires). En cause, l'écart entre la considérable production imprimée et les faibles capacités d'acquisitions des bibliothèques. Je n'ai guère d'espoir de voir évoluer les fonds proposés en faveur de mes goûts personnels. Mes propres capacités d'acquisition étant elles aussi limitées, je ne peux qu'être dans une frustration quasi permanente. Je ne peux en vouloir à personne. Il y a trop de facteurs sur lesquels je ne peux pas agir. Déçue, frustrée, je continue pourtant mes recherches. Les perles, pour être rares, n'en sont que plus belles.

Entendues, volées, petites phrases

Faire sonner les mots tout azimut.

L'écrit c'est le résultat (de quoi ?).

Autoportrait en pied chez Calder