Petite philosophie de rien...

Vieille injonction du passé : "il faut... tu dois...". Et aujourd'hui encore une secrète peur de manquer au devoir, je ne sais pas vraiment de quel devoir il s'agit, mais peut-être permet-il de marcher droit et d'avancer. Le devoir de vivre, en somme. Que le devoir procure aussi des plaisirs ? Sans doute, sans doute... Mais on préfèrerait des plaisirs plus libres, sans la contrainte sournoise des "il faut, tu dois". Trouver par où passent les choix, les vrais.

Lecture

François Taillandier, titulaire pour une semaine de la chronique "une semaine de..." dans Libération du 6/7 juillet, assène quelques vérités saines et réconfortantes. Sur l'espionnage :"il y a quelque chose de hautement comique à imaginer, dans un sous-sol du boulevard Mortier, une grosse machine perpétuellement occupée à brouter ces millions d'informations, toutes ces légèretés, toutes ces bêtises, tout cet éphémère, toute cette poussière". Sur le livre :"cela fait vingt ans que je navigue dans ce milieu, vingt ans que j'entends dire que tout se casse la figure, que le livre est foutu etc... Mais après tout, nous sommes toujours là." Sur le numérique :"on devrait s'interroger davantage qu'on ne le fait sur la durabilité des supports numériques, des protocoles et des standards qui permettront de les décoder..." Et surtout :"Faut-il s'adapter à tout ?". Des lignes salutaires, en ces temps où, dit-il aussi, "on a envie de penser à autre chose".

Efforts

Tourner autour du pot. Ne pas entrer dans le vif du sujet. Passer directement à la conclusion. Prendre un chemin de traverse. Contourner les obstacles. Reculer pour mieux sauter. Parler d'autre chose. Raconter n'importe quoi. Mentir. Et enfin bégayer, bégayer, et tomber dans l'étang. Tant d'efforts, pour rien !

Entendues, volées, petites phrases

La vie, il faut la manger toute crue

Etre à l'écoute de la moindre émotion