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06/01/2012

Aujourd'hui

Tant de regrets accumulés dans le passé qu'ils risquent d'empoisonner le temps présent. Tout ce que l'on n'a pas pu faire, et que l'on ne fera jamais. Il est inutile de revenir sur ce non-accompli, par manque de chance, d'opportunité ou d'énergie. Mieux vaut se consacrer à aujourd'hui. Aux menues activités autour desquelles s'organisent les journées. Certes, des activités sans grandeur. Mais nourricières, au sens propre du terme. Réussir, enfin, une génoise (l'odeur merveilleuse du gâteau en train de cuire). Commencer un gros livre en attente depuis plusieurs semaines (Chappaz, Journal intime d'un pays). Consacrer quelques heures à la confection d'une brassière de bébé. Observer l'eau de la rivière qui monte à nouveau. Ainsi va la journée, paisible, féconde, un peu utile. Et fi des regrets ! Il me reste ceci : je réjouis le palais de mes proches avec mon gâteau. J'habille, un peu, le bébé à venir. Je me plonge dans une merveilleuse lecture dépaysante... Je ne transforme pas le monde. Ce que je fais reste modeste. Je n'ai pas de grandes ambitions. Mais ce que je fais est le reflet de mon caractère. Rester à l'écart, ne pas monopoliser l'attention, et pourtant être dans le "faire", qui me permet d'"être". Je me dis, dans cette aube grise et sale de janvier sans hiver, que l'essentiel est là : dans la conscience d'être moi. Créature non indispensable, mais vivante. Attentive à tout : aux odeurs, aux paroles, aux regards, aux bruits du monde, à la musique des êtres et des choses. À l'infini de la vie.

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