28/06/2015
Le penseur gris
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27/06/2015
Encombrement
Un constat déplaisant : l'occupation pernicieuse de notre espace vital par des objets trop souvent inutiles ou simplement superfétatoires. On pourrait vivre avec quelques ustensiles ménagers, juste le nécessaire. Mais je connais des gens qui ont trois services de tables complets dans leur buffet, avec soupières et saucières. Et autant de services à café ou à thé. Quelle vie mondaine en perspective ! En évoquant ces excès, les mots qui me viennent à l'esprit sont "intérieurs en délire". J'ai lu, il y a longtemps, dans la collection Terre Humaine un ouvrage sur la Chine rurale. Une jeune mariée commençait sa vie de ménagère avec... un seul bol. J'ai sûrement beaucoup trop de bols sur mes étagères, trop de vaisselle, trop d'ustensiles en tout genre. Je ne connais pas la pauvreté de la paysanne chinoise (ou d'ailleurs) ni le dépouillement d'un chartreux. Mais l'encombrement, oui, je connais. Et l'encombrement, ça pèse. Terriblement.
10:15 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
24/06/2015
Entendues, volées, petites phrases...
J'aime bien le travail, mais je n'aimerais pas que ça devienne un métier
La célébrité est un masque qui finit par te détruire le visage
07:00 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
22/06/2015
Bien dit
Ces mots de Ponge sur la radio me réjouissent : s'y déverse, écrit-il, "tout le flot de purin de la mélodie mondiale". La radio est "la bourdonnante, la radieuse seconde petite boîte à ordures". (Lu dans "Pièces", p.89, coll Poésie, Gallimard). J'ai acheté ce livre d'occasion, comme souvent, et je n'ai découvert qu'après coup que le précédent lecteur avait marqué certains passages, dont celui que je viens de citer. D'ordinaire, un livre annoté me tombe des mains, ma lecture perturbée par ces signes tracés par un inconnu. Il se trouve que ce lecteur-ci a apporté aux textes de Ponge des précisions biographiques ou historiques qui apparaissent comme des notes (en bas de page, du traducteur ou de l'auteur lui-même), mais aussi comme son sentiment personnel. Ainsi p.66, les deux premières lignes de "la pomme de terre" ("Peler une pomme de terre bouillie de bonne qualité est un plaisir de choix") sont soulignées et commentées par ces mots "notion de plaisir". Mon précédent lecteur aimait-il beaucoup les pommes de terre bouillies pour qu'il ait eu besoin de rajouter ces mots, qui n'apportent rien au texte ? Contrairement à mon habitude, donc, je ne vais pas noter ces annotations, que je ressens, le fait est exceptionnel, comme une main tendue.
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