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15/02/2012

Chez moi

Un univers popote, où tous les petits gestes du quotidien impriment leur marque. La tasse à café sur le plateau de plastique orange. la console qui reçoit les revues. Les chaussures abandonnées près du fauteuil. Le tabouret noir près du poêle. L'ordinateur, pas loin. La radio, censée me relier au monde. Dans mon univers, aussi, des livres, en piles (on dit toujours en piles instables....). La vie dans la maison s'est organisée sans projet très précis, la place des objets imposée par l'usage, la pratique. Tout ça n'est pas forcément logique. Le dictionnaire, utile pour les mots croisés, posé en permanence sur la table de la cuisine, à côté de la loupe et du pot de miel. Chaque habitude de vie impose sa marque dans mon environnement modeste. La place de la vaisselle, du pot de farine, de la boîte à thé. Mes mains savent où sont les choses. Enfin, en principe. Car où donc est passé l'économe oscillant ? Et la manique dont j'ai tant  besoin pour sortir un plat du four ? Tout le monde le sait, les objets, quelquefois, se dérobent, escamotés par des lutins farceurs à l'identité incertaine. Le quotidien se vit dans ce mariage des certitudes (le pot de farine à portée de main), et des choses bizarres voire déstabilisantes (où sont passés les sachets de levure ?). Ces menues préoccupations prennent une place importante dans nos vies. Finalement, on se fatigue, on n'a plus le courage d'explorer les derniers cartons du dernier déménagement, à la recherche du livre ou du tableau disparu, ou d'entreprendre le grand rangement jugé pourtant nécessaire depuis longtemps. Au fil des jours, nos mains continuent à distribuer au petit bonheur la chance objets utiles ou inutiles, et tant pis si un désordre apparent s'intalle. Les mains savent, c'est l'essentiel.

14/02/2012

Neige

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12/02/2012

Le sel de la vie

Un des chemins qui mène à un livre peut être celui-ci : allumer la radio tôt le matin, à un horaire auquel j'écoute rarement la radio, entendre une voix qui parle, pour de vrai. Prendre des notes pendant le court moment de l'entretien radiophonique, et les relisant quelques jours plus tard, se mettre en quête du livre dont il fût question, et de la voix. Le sel de la vie, de Françoise Héritier (O.Jacob). Le sel de la vie, ce sont "tous les petits riens tellement nécessaires, des perceptions, des émotions fluides... qui trament nos vies. Il ne s'agit pas seulement du cerveau, de l'intellect. Nous sommes un terreau de sensations". Et, p.82, "Nous avons une provende de souvenirs propres qui ne demandent qu'à ressurgir pour vous tenir compagnie et vous soutenir dans tous vos actes à venir". "Ce sont les jalons goûteux de notre vie... cela ne pourra jamais nous être enlevé". En commençant la lecture de ce livre, j'ai douté, un instant. Faire la liste des moments heureux peut-il nous aider à découvrir ce qui fait le sel de la vie ? Mais j'aurais dû être plus attentive à la "présentation" de l'ouvrage : "il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie" (p.11). Ce compte-rendu est celui d'une exploration beaucoup plus profonde qu'elle n'en a l'air. On sort de cette lecture rasséréné, raffermi. "Nous sommes un tissu de capteurs qui enregistrent des empreintes tenaces lesquelles nous servent de tuteurs pour nous diriger" (p.86). Certaines évocations font tilt dans ma mémoire. Des choses que je croyais avoir oublié sont là, et c'est un bonheur que de pouvoir, à mon tour, retrouver, un peu, le sel de ma vie.

11/02/2012

Nature (pas tout à fait) morte

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