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14/08/2012

Vacances romaines...

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11/08/2012

Le cheval

Le grand cheval brun a tourné vers moi un regard vide. Les mouches lui mangent la tête. Je m'approche en lui parlant, mais je ne le touche pas. Il se tient immobile contre la clôture, en attente, insensible à la pluie qui a repris à mon arrivée. Je le vois depuis des années cantonné dans le même pré, solitaire. Un cheval peut-il s'ennuyer ? Je crois que oui, mais je n'y connais rien en chevaux.

09/08/2012

Barrière

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07/08/2012

Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem

Comment j'ai vidé la maison de mes parents, Lydia Flem, Seuil, 2004

 

Depuis 6 ans, ce livre m'attendait sur ma table. Je l'avais acheté à cause du titre. Vider la maison de mes parents est justement ce à quoi je ne suis jamais parvenue. J'attendais, en somme, de ce livre, une leçon de rattrapage. Sauf que je ne me suis pas résolue à l'ouvrir, jusqu'à ces jours derniers, où je me suis opportunément trouvée en panne de lecture. Je ne regrette pas mon retard. Je déguste avec encore plus de plaisir ces pages qui m'attendaient depuis 6 ans. Dès les premiers mots "à tout âge, on se découvre un jour orphelin de père et de mère" jusqu'aux derniers "je n'ai pas envie de mettre un point final à ce livre", on parcourt avec l'auteur ce chemin ouvert par la mort de ses parents, à 2 ans d'intervalle. Un récit à voix retenue, feutrée, sans grandiloquence, qui parle de deuils, du trouble dans lequel ces morts nous laissent et de la légitimité des héritages et des donations. De l'impudeur qu'il y a à ouvrir des tiroirs, à lire des lettres à eux adressées, à découvrir une intimité, voire des secrets, qu'ils n'avaient pas jugé bon de révéler de leur vivant. Vider la maison de ses parents est une tâche ardue, "la plus lourde d'affects contradictoires". Les centaines d'objets auxquelles il faut trouver une destination, objets communs, ou plus précieux. L'auteur distingue l'héritage de la donation, soulignant combien celle-ci est préférable à l'héritage ("obtenir l'usage d'un bien sans qu'il nous ait été légué par le testateur"). Vider la maison de ses parents est un long parcours à travers leurs vies et la nôtre. C'est mesurer à chaque instant le poids du chagrin et de l'absence, et réviser, en quelque sorte, sa généalogie et son histoire. Toutes les histoires familiales n'ont pas la dimension tragique de celle de Lydia Flem. Il en est heureusement de plus paisible. Mais le parcours de l'orphelin, même tardif, est toujours marqué des mêmes symptômes : les souvenirs, dont il faut être capable de se protéger, pour pouvoir décider, la lourdeur (physique, au premier sens du terme), les choix presque impossibles à faire. Tout est définitif. On ne revient pas sur ce qui a été donné, vendu, jeté. Sauf si, comme l'auteur, on écrit un livre à partir de cette expérience unique. "Écrire captait le flot bouillonnant des affects". Et "toutes ces choses familières que nous avons aimées, un jour ne sont plus que vieilleries encombrantes. Il faut nous en séparer, joyeusement. Célébrer la victoire de la vie sur la mort".