Télescopage

Télescopage, anodin, mais tout de même... L'hebdomadaire n°1 a publié, le 7 janvier, un numéro intitulé "quels espoirs pour 2015". Trente personnalités ont formulé pour nous des vœux de toutes sortes : baisse du chômage, la musique pour tous, une solution en Grèce, etc... Le plus pertinent : Alechinsky qui reprend à son compte un tract de Pol Bury en 1969 : "pas de vœux cette année". Quels vœux pourrait-on formuler quand, quelques jours à peine après le 7 janvier, 2000 personnes sont massacrées en Afrique, par un groupe extrémiste que je me refuse à nommer, c'est leur faire trop d'honneur que de leur reconnaître une identité (au passage, on ne descend pas dans la rue pour eux). La petite dame, toute menue, 37 kg dit-elle !, que je rencontre de temps en temps dans le bus, chuchote à l'oreille de sa voisine "j'ai peur". Cela me serre le coeur. Le monde va mal, vraiment. Mais je donne le dernier mot au mathématicien Cédric Villani "pour 2015, garder la flamme".

Et maintenant...

Je ne voulais pas écrire sur les événements de ces derniers jours, un peu sonnée, et puis tant de gens le font bien mieux que moi. Mais pourtant ceci, juste pour en rire : penser que les cloches de Notre-Dame ont sonné pour ces bouffeurs de curetons ! S'étonner aussi de ces millions de gens descendus dans les rues rendre des hommages émus à des personnes dont ils ne connaissaient même pas l'existence. Nous vivons une situation paradoxale : Charlie Hebdo aurait pu mourir pas asphyxie financière dans l'indifférence générale. En quelques minutes des assassins fanatiques le fait entrer au Panthéon de l'humanité... La violence de ces morts (le père du grand Duduche assassiné, comment seulement imaginer cela possible, et l'accepter ?) nous a tous fait basculer dans l'horreur. Maintenant il va falloir vivre avec ce chagrin, parce que rien ne sera plus comme avant et pourtant il faut continuer, même si, dans le secret de nos chambres, les larmes frangent nos yeux, pour longtemps.

Mauvaise année

Franchement, rien à attendre d'une année qui commence aussi mal. 

Vocabulaire

Je n'aime pas certains mots : dispositif, être sur zone, c'est dans nos gènes, ou dans notre ADN... Mais j'aime entendre un enfant dire cloclicot pour coquelicot, ou palandaire pour lampadaire...