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20/01/2016

Ce que l'on veut (et peut)

On peut vouloir toujours être ailleurs. Là où (croit-on) l'herbe est plus verte, le ciel plus bleu et la vie meilleure. Ou bien on peut choisir d'aimer son petit carré personnel, dont on connaît les moindres recoins, qui n'offre rien d'extraordinaire mais une infinité de surprises, mineures sans doute. Mais celui qui sait regarder n'épuise pas le réel. Qu'il est doux d'observer le très léger frémissement qui s'amorce. Quelques minutes de lumières en plus, le mimosa en fleurs, pas loin, le rose délicat des premières fleurs de pommier du Japon, les perce-neige dans la minuscule bordure d'un voisin (un peu irascible)... La neige a fait une brève apparition, rassurante après ces semaines bien trop douces pour la saison. Pourquoi vouloir partir loin, alors que tout est là, à portée de mains et des yeux.

19/01/2016

Lecture

Lire Mankell (Sables mouvants) relève d'une forme d'exploit. Il faut d'abord accepter le propos : celui d'un homme condamné par la maladie et qui feuillette ses souvenirs, à travers événements, émotions, prises de position diverses et anecdotes. Méditation ouverte sur les marécages de la vie, les sables mouvants, les pièges inévitables. Je relève quelques courts paragraphes : "quand on est mort, on est mort. Tant que l'on existe dans la conscience de quelqu'un, on conserve une identité. Ensuite, l'identité devient poussière à son tour." (p.100). Et ceci encore qui me touche particulièrement : " on n'a pas besoin d'avoir beaucoup d'amis. Mais les amis qu'on a, on doit pouvoir compter dessus" (p.138). Je pense souvent à mon arrière grand-mère, dont je porte le prénom, née en 1833, dont le visage nous reste inconnu à ce jour, et le restera sans doute. Et à cette amie sur laquelle je ne peux plus compter. Quoi que Mankell aborde, cela résonne en nous.

18/01/2016

Observation

Passé un long moment ce matin à observer le ballet léger des gourmands sur le rebord de la fenêtre. L'écureuil est passé presque le premier, savourant à petits coups de dents les noisettes posées là pour lui, mais quelquefois les mésanges sont plus rapides. Elles se chamaillent les graines, les boules de graisse; les longues queues sont les plus actives, presque agressives. Les charbonnières tentent une entrée, parfois réussie. Les ravissantes bleues s'en mêlent. De temps en temps un rouge gorge profite des graines tombées, mais les merles sont plus voraces. Pas de sitelles cette année, quelquefois un drôle de petit oiseau qui fait penser à un moineau mais qui n'en est pas un. On resterait des heures à regarder ce petit monde à la fois familier et sauvage, indifférent à celui ou celle qui le regarde derrière la vitre. Spectacle apaisant, très.

17/01/2016

Retour ?

La tortue se dit que les mots ne pèsent pas lourds en ces temps difficiles. Des mots en bois, comme les chèques ? N'empêche ! Rien d'autre à sa disposition. Faire avec ces bouts de bois, les empiler proprement et même soigneusement. Puis s'asseoir au sommet de la pile, et se dire qu'on a bien travaillé malgré tout. Peut-être pour lutter contre "l'aquoibonisme", mal souterrain, vice caché. Car rien aujourd'hui qui puisse éclairer l'horizon. Mais pourquoi vouloir éclairer l'horizon dont la fonction est de disparaître dans le lointain ? Il vaut mieux éclairer sa table de travail, ses outils personnels, livres, pinceaux, crayons et tous les papiers possibles. Tout peut alors reprendre sens. Car si il n'y a jamais eu d'âge d'or de l'humanité, il y a toujours eu des gens au travail. Faire comme eux, avec obstination, concentration. La seule voie possible.