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02/09/2011

Petite collection

Sous mes yeux, en permanence, un mini-musée. 10 ou 20 pièces, pas plus, qui ont autant de valeur pour moi que les chefs-d'oeuvre conservés dans les musées, et avec lesquelles j'ai établi, par un long compagnonnage, une familiarité approfondie. Ces oeuvres mineures/majeures sont près de moi depuis toujours, pour certaines, ou entrées dans mon univers plus récemment. Je les ai beaucoup contemplées, je les contemple encore. La peinture appelle la contemplation, vraie source de connaissances. Je sais que vues par d'autres que moi, ces oeuvres ne méritent pas toutes le nom d'oeuvre. Car ce qui fait leur valeur à mes yeux n'est pas seulement leur qualité artistique. Elles sont les jalons de ma vie. Chaque pièce se rattache à un moment particulier de mon histoire. Du petit portrait de moi enfant, par ma soeur morte depuis très longtemps, à la sculpture de papier achetée à une calligraphe, toutes me parlent de ce que j'ai vécu, traversé, surmonté. J'aime ces objets de peu de prix, ils me sont des béquilles sans prix. Nous avons tous, je crois, nos collections intimes, qu'on ne montre pas, qu'on ne raconte pas. Les miennes sont peintes, sculptées, dessinées, un univers en soi, secret mais évident.  

22/08/2011

Ecrivain du dimanche...

Écrire, pour s'aider à vivre. Pour transmettre. Pour éclairer le chemin. Les mots qui viennent comme ils peuvent. Bienvenus, malvenus, je pourrais dire "ça dépend" mais je ne sais pas de quoi ça dépend. Origines inconnues, souvent surprenants. J'écris sans savoir ce que je vais écrire. Sur un bout de papier (vertu des enveloppes usagées !), sur mon carnet de notes, ou directement au clavier si l'ordinateur est ouvert. J'écris comme ça vient, les histoires de la veille, les frustrations du jour, les espoirs de demain. J'écris dans la maladresse qui m'est innée, car on ne m'a pas attribué les dons qui me seraient nécessaires. Je ne sais pas écrire, et pourtant j'écris. Un jour peut-être des fleurs nouvelles apparaîtront dans mon jardin encore stérile. J'écris pour dire que je suis là, inadaptée à ce monde qui pourtant est le mien, je n'ai pas d'autre horizon que celui qui se dessine devant moi. Dont je dois me contenter. J'écris pour dire que je ne suis pas satisfaite de ce monde, mais dans l'espérance que mes mots, si inadaptés, si pauvres soient-ils, y changeront quelque chose. Vaine espérance ? Qui sait ! Mes mots forment une strate d'apparence légère, mais au fond, d'une inexpugnable solidité. Mes mots me relient à la vie. Me lient à la vie. Personne ne peut trancher ce lien. Personne ne peut interrompre ce chant incertain. Personne ne l'entend non plus. Je n'en suis pas véritablement affectée, bien que cela ait sans doute des conséquences. Mes mots n'embarrassent ni n'enrichissent personne. Leur vie est mystérieuse, il me faut accepter ce mystère, et m'en remettre au hasard, à la providence, au destin, que sais-je de ces forces de moi inconnues ?, enfin accepter qu'il y ait mystère, et continuer ce chemin pavé d'erreurs et d'hésitations, de peurs aussi, entre feux de l'enfer et félicités du paradis. Des visages, des regards flottent devant moi. Ils sont les destinataires de mes mots. Qu'ils ne le sachent pas me convient. J'aime l'obscurité dans laquelle je suis. Et mon anonymat.

21/08/2011

La cafetière

Les traces de la vie, légères, éphémères. On voudrait les saisir. Les immobiliser, pour mieux les goûter. Tout va très vite. Et quand le soir arrive, avoir à nouveau les mains vides faute d'avoir pu retenir ce qui a fait la trame du jour laisse un grand sentiment de frustration. Quoi ! De cette journée qui a été bien remplie, d'activités plus ou moins utiles certes, mais qu'on a vécues dans l'énergie, de cette journée il ne me reste à peu près rien. Les plats préparés avec soin, ou trop vite, c'est du pareil au même, ont été consommés. Le linge lavé, étendu, repassé, rangé va retrouver sous peu le chemin de la corbeille sous le lavabo. Le livre lu et rendu, ou rangé sur l'étagère pas encore pleine. Certes, on a écrit, et des destinataires  plus ou moins lointains vont recevoir de nos nouvelles, les ont déjà reçues d'ailleurs. Certes ma mémoire, la vôtre aussi bien, s'est enrichie d'une minuscule strate nouvelle, mais celle-ci va être recouverte par la suivante, et l'oubli va s'installer. J'ai descendu l'escalier, traversé le jardin. J'ai arraché les mauvaises herbes dans les massifs de fleurs. J'ai cueilli la salade du soir. Mais demain, tout pareil ou presque. Alors, que voulez-vous que ma mémoire retienne ? Il y a si peu à retenir... C'est ainsi que la vie s'effiloche. Oui, mais hier, j'ai dessiné la vieille cafetière posée sur le guéridon, et les branches de laurier en attente de bouture. La cafetière était devant moi. Je lisais un journal. En relevant la tête, j'ai vu la cafetière sur le guéridon comme je ne l'avais pas vue auparavant. Mon petit dessin maladroit marque à jamais, dans mon esprit, le moment où je l'ai fait. Je sais comment était la lumière, et aussi quelle musique j'écoutais alors. La main agissante conforte la mémoire.  

03/08/2011

La vacuité...

En nettoyant ma boîte mail, je retrouve ce message d'une amie de longue date :

"La vacuité est non seulement une source de bonheur, mais c'est aussi une source de richesse, en remplaçant les contraintes et les injonctions par l'envie de faire ci ou ça. Remplacer la compulsivité par un mouvement spontané et de bon coeur."

Mon amie est philosophe par nature, ses messages sont toujours emplis de sagesse. Mais celui-là, je l'avais oublié. Le retrouver maintenant, est-ce seulement le fait du hasard ?