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07/12/2011

Monument

Le monument à la mémoire de Lénine est discret. Coincé entre un bâtiment et les grilles du jardin. Les jardiniers municipaux l’ont entouré d’un parterre de pensées jaunes et mauves. Son profil aigu, moulé dans le bronze, se détache sur un fonds métallique. Effet très moderne. Dans la ville, qui le voit ? Lénine est mort en 1924, plus personne ne pense à lui. Le monument oublié est là, pour combien de temps ?

Citation sur le monument :

« Il avait la faculté de regarder le présent du point de vue de l’avenir » M. Gorki

06/12/2011

Vie quotidienne

La vie quotidienne remplie de faits anodins, sans grandeur, mais pas sans importance. Il faut bien assurer les tâches du quotidien. Il faut bien s'occuper de l'intendance, assurer aux siens et à soi-même le gite et le couvert. Il faut bien organiser du mieux qu'on peut son cadre de vie. Il faut bien tenter de mettre un peu d'harmonie et de beauté autour de soi. Cela se traduit par des journées entières occupées de mille petits riens, à peine si ça vaut le coup d'en parler tant c'est peu de choses. L'harmonie et la beauté se payent cher, pas cher, à chacun d'évaluer. C'est un travail que de créer harmonie et beauté, et ce n'est pas le résultat seul qui justifie les efforts. Ce résultat peut être très modeste, par manque de moyens, par manque de goût, par manque de savoir-faire. Eh oui, tout ça pour ça ! La blanquette de veau a brûlé. La couleur des rideaux est un peu triste. Le lambris est mal posé. Le robinet fuit toujours. Mais comment se fait-il que surnage, au dessus de tant de déceptions et de ratages, le sentiment un peu diffus d'avoir fait ce qu'il fallait, comme il fallait, au moment où il le fallait ? C'est ce sentiment diffus, qui préfigure un peu ce que pourrait être le sentiment du bonheur, que j'aimerais interroger, et comprendre. Pour que ma conscience, surtout, s'en empare. Pour passer du sentiment diffus à la compréhension et acceptation du jour à vivre. Pleinement.

05/12/2011

Jeanne d'Arc

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Une Jeanne d'Arc de plâtre, très commune à la fin du XIX° siècle. Jeanne la bergère à l'écoute de la voix céleste. Cette figurine appartenait à une de mes tantes, et à sa mort elle m'a été donnée, je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que personne n'en voulait ! L'original, en marbre blanc, est dans un grand musée parisien. Malgré son aspect saint-sulpicien, cette médiocre copie n'est pas sans qualités, dont la première, pas objective du tout, est d'avoir été sous mes yeux pendant mon enfance. Je lui pardonne donc son regard perdu dans le vague de pensées insoupçonnables, sa pose inconfortable, ses mains croisées dans une possible prière ou dans un geste de crainte. Je préfère cette Jeanne toute en retenue aux Jeannes guerrières à cheval. Autrefois, mon père ayant entrepris, 40 ans après les faits, une espèce de tournée du souvenir dans l'Est de la France (Verdun, Douaumont et les autres), nous sommes passés à Domrémy. Je crois que la maison supposée natale de Jeanne a été reconstituée, mais je dois dire que seules les cartes postales ramenées de ce périple ont un peu fixé dans ma mémoire quelques éléments hagiographiques, absolument sans intérêt. Ne se souvenir de quelque chose que grâce aux cartes postales, est-ce se souvenir vraiment ? Je ne sais pas d'où ma tante tenait sa Jeanne, objet décoratif (!) plus que de dévotion, je pense, mais je n'ai pas de certitudes. J'aurais pu me débarrasser de cette statuette. Elle m'encombre un peu. Un jour, quelqu'un la fera tomber par mégarde, et c'en sera fini de ma Jeanne de plâtre, et aussi un peu de l'appartement sombre de ma tante, au n°20 de l'avenue Gambetta.

04/12/2011

Fête et vin chaud

La musique a envahi les rues commerçantes des villes, de toutes les villes qui ont des rues commerçantes. Toujours les mêmes scies, qui parlent de fêtes, de bonheur, et du vieux barbu bougon. Partout des paillettes, des robes noires et courtes, des écharpes d'argent. Ne pas oublier : les bougies. On revient à la bougie, toujours, à Noël. Les arbres scintillent de milliers de kilowatts, mais la faible lueur des petites flammes vacillantes est indispensable à la fête. Parce que fête il y a, on ne sait plus pourquoi. Peu importe qu'il y ait eu, il y a 2000 ans, un nouveau-né dans une étable, et 2000 ans d'imagerie pieuse en sus. Il nous reste le papier doré des cadeaux, le cachemire des pull-overs, les cravates à pois, les écrans, les fameuses petites robes noires et les colliers de faux jais pour briller sous le sapin, et les yeux emplis de joie (disent les publicités) des enfants gavés de chocolat industriel. J'ai connu des réveillons frugaux : petit salé fumant et brioche de Saint-Genis. Le vin chaud qui accompagnait ces agapes était le meilleur du monde. J'aimerais revenir à cette forme de fête familiale et intime, mais elle n'avait de sens qu'avec le retour de la messe de minuit dans une église toujours glaciale. Nous n'allons plus à la messe de minuit, alors... quoique le vin chaud, (toujours du vin blanc), orange, cannelle, clous de girofle, tout de même, pourquoi s'en priver, fête ou pas ?