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06/03/2012

Héritages

Les histoires d'héritage encombrent nos vies. Même ceux qui affirment ne rien avoir sont attachés à quelques biens, souvenirs déclarés sans valeur même si précieux. Des familles se disputent pour une table, même pas ancienne, un tableau, des chaises vermoulues, des tasses à café dépareillées. Oh, dit-on, ce n'est pas pour la valeur, mais c'est sentimental. Est-ce vraiment la force des sentiments qui aiguisent les appétits de possession ? Surtout avoir ce que l'autre n'aura pas. Il y a les héritages visibles (officiels) et les autres, ceux dont on ne parle guère, et ça vaut mieux ! Ne pas parler du bijou que la tante a donné à sa nièce, pour ne pas réveiller les jalousies. Faire semblant de ne pas voir que le cousin a subrepticement vidé la remise des vieux outils de ferme. Surtout ne pas reconnaître que ce fichu caractère de rapiat du petit-fils vient en droite ligne du grand-père près de ses sous. En matière d'héritage, rien ne se perd. Les légataires ne sont pas toujours ceux que l'on croît. Les héritages et la justice ne font pas bon ménage. Est-il nécessaire d'ajouter que les héritages nous tirent en arrière, pèsent sur nos vies, entravent notre marche en avant. Ce qui vient d'avant gêne notre "en avant" personnel. Bizarrerie du vocabulaire qui désigne une chose et son opposé... Pontalis analyse très bien (forcément, c'est Pontalis !) cette question dans Avant (Gallimard). Qu'il est plaisant de retrouver, si bien exprimé, ce qui me trottait dans la tête depuis longtemps, mais que je ne ne savais pas dire...

05/03/2012

Humour

Ce vieux bougon de Thoreau (1817-1862... c'est loin !) ne manquait ni de bon sens ni d'humour, quoique quelquefois involontaire. Ainsi, à une dame qui lui proposait un paillasson à poser devant sa porte, il opposa un refus catégorique. Car s'il avait accepté l'objet, il aurait été contraint de l'entretenir (le secouer, le nettoyer...). Le refusant, plus de corvées inutiles : "mieux vaut éviter le mal à son début", écrit-il dans Walden ou la vie dans les bois, publié en 1854. 

04/03/2012

L'air est si doux...

La douceur de l'air arrive comme un cadeau. Après les grands froids, c'est une surprise de voir la lumière nouvelle, les chants d'oiseaux, l'amorce d'un printemps auquel on ne pouvait plus croire. Passer du temps à observer l'évolution des plantes, les bourgeons encore timides, à respirer l'odeur d'humus. Les joies du printemps ne sont pas encore là, mais maintenant, on ne peut en douter, il va arriver bientôt. Les jonquilles avaient démarré trop tôt, leurs belles feuilles longues et vertes sont brûlées par le gel, mais les fleurs vont néanmoins apparaître, comme toujours. Dans quelques jours, le forsythia va faire éclater tout le jaune dont il est capable. Les pâquerettes devancent tout le monde, sans attendre le signal de départ. Des déconvenues sont à prévoir : l'hiver a été rude, nombre de plantes auront gelé, c'est presque certain. Nous brûlons d'impatience, comme des enfants à la recherche des oeufs de Pâques. Mais il faut attendre. Pour le moment, les plantes se débrouillent toutes seules, heureusement.

03/03/2012

Les plaintes

Vociférations. Murmures. Chuchotis. Clameurs. Voix venues de partout, pour dire le chagrin d'exister, et celui de disparaître un jour.