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14/04/2012

Poupon

Le mot poupon ne s'emploie plus guère. Je le trouve dans un roman policier d'Alexandra Marinina, La 7ème victime, à la page 93. Il s'agit d'un minuscule poupon de celluloïd, sans doute très semblable à ceux avec lesquels j'ai joué enfant, tellement minuscule que poupon et garde-robe (bouts de chiffons maintenus de fils de couleur, pas même cousus) tenaient dans une boîte de Kalmine, médicament favori de ma mère contre les migraines. Des gros cachets ronds, enrobés d'une sorte de membrane en pain azyme, qu'il fallait tremper rapidement dans une boisson pour pouvoir les avaler sans trop de peine. Trop mouillés, ils se désagrégeaient. Il fallait faire vite. Je garde un vif souvenir de ces cachets, bien sûr, mais surtout du poupon, de sa garde-robe, de la boîte de Kalmine. Jouets sans valeur que je regrette de ne plus avoir. Mais les aurais-je devant moi aujourd'hui, seraient-ils aussi vivants que dans mon souvenir ?

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13/04/2012

Les mots

Les mots que nous ne trouvons pas, nous les trouvons chez les autres. Voilà pourquoi la lecture nous est indispensable.

12/04/2012

Elle, la nuit

Insomniaque, elle se levait la nuit, buvait du café à 3 h. du matin, pour se réconforter. La boisson chaude et sucrée lui faisait du bien. Quelquefois retournait se coucher, et parvenait à se rendormir. Mais souvent, elle gagnait le petit bureau, et travaillait, correspondance, comptabilité, interminables additions chuchotées, une voix imperceptible à 2 mètres, inséparable de cette image que j'ai d'elle, penchée sur ses papiers en désordre, toujours en désordre. Une solitude silencieuse, quasi sacrée, qu'à cette heure nocturne puis seulement matinale personne ne venait déranger. Un peu plus tard, le vrai café du matin, frais, parfumé, pris avec le reste de la maisonnée, venait récompenser ces heures de travail solitaire. "J'ai bien avancé mes comptes", disait-elle, satisfaite, oubliant l'insomnie. Elle ne beurrait pas ses tartines comme les autres, mais cassait le pain en petits morceaux, l'imbibait de café dans la petite cuillère, ou directement dans le bol, et le mangeait après avoir déposé une lichette de beurre sur chaque bouchée brûlante. Je ne savais pas, alors, que ça ne durerait pas, le café la nuit, les additions chuchotées, le bureau en désordre, c'était comme une image quasi éternelle, la sécurité de l'enfance. Qu'il a fallu apprendre à perdre.

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11/04/2012

Trois oiseaux

Trois oiseaux piaillent dans le tamaris, qui ressemble encore à du bois sec. Le sureau voisin a reverdi d'un coup. Un chat observe les oiseaux, mais ne semble pas envisager de grimper dans l'arbre; effort inutile. Pourtant il y a dans son attitude une tension qui atteste de son espoir (de son désir) : qu'un oiseau s'approche et il est déjà prêt à bondir. Mais les oiseaux ne s'approchent pas.