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11/06/2012

Observation

Les taches de soleil et d'ombre s'affirment, sur l'immense pelouse voisine, au fur et à mesure que se lève le soleil. Un merle sautille à l'exacte limite de l'ombre d'un arbre, passe de la lumière à l'ombre, y disparaît presque et ressurgit dans l'éclat du soleil, quelques mètres plus loin. Des étourneaux indifférents picorent près de lui dans l'herbe, jusqu'à ce qu'un corbeau (ou apparenté...) vienne chasser tout ce petit monde.

10/06/2012

3 fraises

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09/06/2012

Juin au jardin

Je pourrais raconter, en ce mois de juin incertain, les fraisiers (et leurs fraises), les cosses des petits pois, les fèves et leurs pucerons... Sans grand intérêt, finalement. Mais les mains dans la rosée froide, j'arrache, je cueille, je glane, à défaut de vraies récoltes, lesquelles viendront plus tard. Je surveille les envahisseurs, je déplace un plant pas vraiment à sa place, car venu se loger là où l'on ne l'attendait pas. La frêle pousse de noisetier sera utile dans la future haie, dont j'espère qu'elle m'isolera, un jour, des regards des passants. En manipulant et soignant mes pousses et rejets divers, c'est tout une philosophie de l'existence qui s'élabore. Pour laquelle il faut se projeter dans l'avenir, sans cesse. Concevoir un jardin, même modeste, c'est être dans le présent ET dans le futur. On pourrait imaginer le jardinage comme une activité un peu statique : on plante, ça pousse, ça meurt... Bien sûr, on plante. Puis on surveille, arrosages, bestioles. Souvent il faut déplacer la plante. L'hortensia sur la bordure le long de la rue ne se plaisait pas. Depuis qu'on l'a déplacé, dans un coin plus protégé, il prospère. Il y a aussi des surprises : l'armoise disparue après les gelées ressort discrètement au milieu des herbes. La menthe s'est propagée à un endroit inattendu. Il y a une volonté des plantes à vivre leur vie, et le jardinier doit s'adapter, en permanence. Observer et accepter d'être surpris. Ne pas s'entêter. Je pense que je n'aurai jamais d'agapanthe. Et sans doute pas d'angélique non plus. Je dois me contenter de plantes robustes, tout terrain. Pas trop exigeantes, qui acceptent de pousser sans mon aide. Qui n'ont pas besoin de ma main inexpérimentée. J'aime cette indépendance que m'apprend l'observation de la nature. Mon jardin n'est pas bien organisé. Il ne répond pas aux critères des revues et livres de jardinage. Je le laisse un peu vivre sa vie, heureuse de ce qu'il m'offre. C'est déjà beaucoup. Il me récompense de mes efforts. Sans doute lui et moi partageons la même philosophie. Que demander de plus ? 

08/06/2012

Le petit bureau

Le papier peint du petit bureau était imprimé de motifs de toile de Jouy, bleus me semble-t-il. Je dis petit bureau... mais il n'y avait pas de grand bureau, donc pourquoi petit bureau ? C'était la pièce où il y avait, outre le mobilier habituel, table, chaises, la machine à coudre Singer, qui normalement n'aurait rien eu à faire là, mais il n'y avait pas d'autre endroit possible, et dont seule ma sœur aînée connaissait le fonctionnement capricieux. On disait dans la famille que c'était une machine du lundi, car il était bien connu que le lundi les ouvriers n'avaient pas le cœur à l'ouvrage. Les enfants se tenaient sous la table pour suivre le mouvement du pied de la couturière sur le pédalier. On voyait le tissu défiler à toute vitesse, retombant souplement sur l'arrière de la machine. Le charme du petit bureau provenait de sa taille, petite (intime), des dessins imitant la toile de Jouy sur les murs, où il y avait tant à contempler, et de l'atmosphère tranquille, à l'abri des allées et venues dans la vieille maison, où tant de gens en entraient et sortaient, parlaient fort. Les souliers cloutés raclaient les planchers. Il y avait partout des odeurs fortes, tabac, vin, sueur, cuisine, lessive. Sauf dans le petit bureau, dont on pouvait fermer la porte, où nous pouvions aussi faire nos devoirs, mais personne ne nous surveillait, ni ne nous aidait.  

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