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11/09/2012

Entendues, volées, petites phrases

C'est très complexe la construction d'un être humain.

On n'est bébé qu'une fois dans sa vie.

10/09/2012

Listes

Faire des listes, le jour, la nuit, tout le temps. Pour les courses, les menus à prévoir, les tâches à accomplir. Urgent, pas urgent. La liste des rendez-vous à prendre, des cadeaux à faire, des préparatifs de vacances. La liste pour fermer la maison, ou l'ouvrir le moment venu. La liste des destinataires des cartes de voeux. La liste des anniversaires et celle des gens à inviter. La liste des livres à lire. Des numéros de téléphone à actualiser. Des dépenses courantes, ou à prévoir. Le monde s'ordonne en mots, classés-déclassés. Des listes courtes, longues. À jeter rapidement ou à conserver. Des listes rapides à dresser, ou plus élaborées. Des listes fermées, pragmatiques, et les autres, ouvertes, jamais achevées. Se hasarder à faire la liste des amis connus à 20 ans, 40 ans, mérite réflexion et s'enrichit peu à peu. Les listes travaillent la mémoire. Pour ne pas la perdre, ne pas oublier le sel ou la moutarde, et pour l'enrichir. les listes racontent nos vies, et un peu celles des autres. J'ai dans mes tiroirs la liste des anciens combattants (de 1870-71 !), à jour de leurs cotisations en 1912... Je connais la liste des morts de 14-18 que le maire lisait chaque 11 novembre, et François Miguet, amputé d'un bras, répondait "Mort pour la France" à chaque nom. La liste d'appel des morts... J'ai la liste des demandes au Père Noël, formulées par mes aînés, à la fin des années 20, écrite au crayon sur du papier de boucherie, sommairement déchiré. Temps de disette. Et j'aimerai avoir, mais je ne les ai pas, la liste de mes camarades de classe du primaire, du secondaire. Et quand je feuillette le carnet de mon grand-père voiturier, je peux imaginer sa vie d'alors, ses parcours, à partir des listes des courses qu'il avait à faire. Listes du passé, émouvantes : celle des dettes de mes parents, sur un minuscule carnet noir, secret, découvert après leur mort. Je ferai, peut-être, un jour, la liste des listes que je conserve, par affection, par goût d'une histoire disparue. Petites paperasses dont quelques unes survivent, devenant très précieuses, qu'elles soient écrites sur des dos d'enveloppes, des papiers déchirés ou des carnets dépenaillés. Écriture du quotidien, sans importance, sans façons, à jeter, ou à conserver, pour mémoire, toujours.

08/09/2012

Humeur

De colère, inutile, tout éteindre. Radio, télévision. Fermer les journaux. Mieux, les brûler. Oublier, on ne peut pas. Guerres, famines, intégrismes, viols. Toujours les femmes, victimes premières de l'intolérance. La force exercée contre elles est inouïe. Fillettes sacrifiées dans des guerres de religion misérables. Comment ne pas trembler à l'écoute de ce bruit du monde où la ferveur des fanatiques étouffe la raison. Tout cela est indescriptible, pourtant cela nous est raconté à longueur de temps. On dit que le pire est toujours à venir. Non, le pire est là, et se répète chaque jour. Comment supporter ?

07/09/2012

Une histoire de boîte

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Une banale boîte ronde, en bois tourné, le couvercle sculpté de fleurs. Une de ces boîtes que l'on pouvait acheter (et offrir) autrefois dans les magasins de souvenirs. Je suis attachée à cette boîte (qui ne sert à rien, sauf à ramasser des babioles inutiles et hors d'usage) mais je sais bien que mon attachement vient uniquement du regard que je  portais sur elle, lorsque enfant, j'explorais la table de nuit de ma mère. Je la trouvais alors très belle, parce que tous les enfants admirent et aiment ce qui les entoure. On a besoin d'admirer, dès le plus jeune âge. Mon regard d'aujourd'hui sur cette boîte ne peut se défaire de cette admiration d'enfant, fondée sur les fleurs sculptées, le poli du bois tourné, son poids, son inutilité qu'à 4 ou 5 ans, je percevais déjà très bien. De cette première boîte est né mon goût pour les boîtes, toutes les boîtes, à poudre, à bijoux, de médicaments, à jeux de cartes, en bois, en carton laqué, en tôle, en aluminium... Je n'en achète jamais, à quoi bon !, je me contente de mes héritages familiaux, hétéroclites, parce que ce n'est pas la beauté de ces objets qui m'intéresse, mais  leur histoire dans mon histoire. Un jour, peut-être, je ferai l'inventaire de cette mini et fausse collection. J'apprendrai sans doute beaucoup sur moi-même, sur mes souvenirs, redevenant l'enfant qui furetait dans des affaires qui ne lui appartenaient pas.