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05/09/2012

Entendues, volées, petites phrases

C'est la vieillesse qui nous emporte 

Mon énergie, je la puise dans la vie

04/09/2012

Pensées

Tout ce que l'on pense et que l'on ne dit pas. Tout ce que l'on craint et que l'on ne dit pas. Tout ce que l'on espère et que l'on ne dit pas. Que de conduites secrètes, inavouables, croit-on. Comment les autres pourraient-ils nous comprendre puisque l'essentiel de ce qui forme notre personnalité et notre vie reste enfoui sous le conventionnel de relations superficielles. Le temps passe, et la vie avec. Trop de silences.

02/09/2012

Photographies

Petite pochette en papier, d'avant le numérique. Du temps lointain où l'on déposait la pellicule impressionnée chez le photographe, que l'on récupérait 3 jours plus tard photographies et négatifs, rangés dans la pochette qui était à la fois objet publicitaire (Lumière, Kodak, Agfa...), étui protecteur de nos précieux clichés et organisation de notre mémoire.

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Que d'émotion ressentie à ouvrir la pochette, là, dans la rue, au sortir de la boutique, et à découvrir nos petites photos aux bords dentelés, en noir et blanc. Beaucoup de déception aussi. Tant de photos ratées, surexposées, floues... tant de visages lointains, à contre jour, à peine déchiffrables ! Cette petite fabrique à souvenirs familiaux était totalement contenue dans les pochettes de papier, sur lesquelles le photographe avait noté le nom, le nombre de tirages souhaités, et le jour de retrait des photos. Pas de date complète. Seulement le jour de la semaine où nous allions pouvoir nous présenter devant le comptoir, munis de notre ticket numéroté, pour retirer les photos. Le photographe ne faisait jamais de commentaires. Par gentillesse, ou par discrétion commerciale, je ne sais pas. Pour un peu, on aurait pensé qu'il les avait développées et tirées en aveugle. Nos sages clichés d'amateurs, rangés dans leur pochette, elle-même rangée dans les habituelles boîtes à chaussures, refuge ultime de la photographie familiale. Ceux qui en avaient le goût composaient des albums, déclassant/reclassant le contenu des pochettes, celles-ci rapidement orphelines des meilleurs tirages (ou des moins mauvais...). On pouvait bien sûr faire faire des retirages, mais c'était beaucoup de tracas pour pas grand chose. Ce qui comptait, c'était le moment de la prise de vue, la main sur le déclencheur "ne bougez plus !", et l'autre moment magique à l'ouverture de la pochette, fragile, vite déchirée, révélait le peu qu'il y avait à voir. Moments incomparables, que ceux qui n'ont connu que le numérique ne peuvent même pas imaginer. Mes boîtes à chaussures de photographies familiales sont pleines de pochettes que les manipulations plus ou moins maladroites ont déclassées et vidées. Les clichés ne correspondent plus aux négatifs qui les accompagnent. Les années 30 sont mélangées aux années 50, 60. Les pochettes les plus récentes ne sont pas très belles, sans recherches graphiques. Toutes sont incomplètes, comme le sont les albums en simili-cuir. Les images des photographiés disparaissent avec eux. Au fil des années et des prélèvements successifs, le patrimoine photographique des familles se vide, s'anonymise, jusqu'à devenir un squelette sans nom, ni lieu, ni date. Le numérique n'a rien arrangé. Les photos d'aujourd'hui, cachées dans nos ordinateurs, sont aussi, sinon plus, fragiles que ne l'étaient nos clichés argentiques, rangés dans leurs pochettes de papier, à l'enseigne des grandes marques de matériel photographique disparues.

 

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01/09/2012

la lecture, encore

Je me sens un peu comme une vieille bête, survivante d'un monde disparu. Il en reste encore quelques exemplaires égarés dans une époque qui n'est plus la leur, je ne suis pas toute seule. La conductrice du car qui me mène à la ville ayant un goût prononcé pour les radios commerciales, j'écoute malgré moi le bruit de ce monde qui n'est pas le mien, pas du tout. L'animateur radiophonique (mais il n'anime rien, il cause, beaucoup, et graveleux, c'est tout) ne cesse de citer des noms de chanteurs américains qui sont de parfaits inconnus pour moi, et le resteront très certainement. Mon trajet est gâché par les blagues douteuses et les musiques qui ne sont pas de la musique. Qu'est-ce que ce monde que je côtoie par force, de temps en temps, qui ne permet pas à ma tête de fonctionner librement, dans l'observation du paysage et du ciel, ou l'organisation de ma journée citadine ? Cette culture (est-ce le bon mot ?) n'est pas la mienne. Mais la mienne disparaît doucement. La fin annoncée (espérée par les industriels) de l'imprimé me laisse, selon les jours, dubitative ou franchement... dégoûtée ! Car à qui profite le crime ? Il faut toujours chercher à qui profite le crime. Toujours. Aux industriels de la communication, fabricants de liseuses si rapidement obsolètes,et aux numérisateurs des fonds d'éditeurs et de bibliothèques ? Le profit est sournois, car on voit bien qu'ils rendent service à l'humanité en mettant à disposition (mais rien n'est jamais vraiment gratuit) des millions de livres, dont sans doute un bon nombre sont les déchets de la littérature. J'aurai demain, comme tout le monde, dans ma petite machine 1000 livres en réserve, des "promesses de lecture", comme l'écrivait récemment un chroniqueur de presse. Ma lecture sera débarrassée des à-côtés qui l'encombraient. poids du livre, raideur des pages, mise en page, caractères trop petits, grain du papier rêche sous les doigts. Les mots, seulement les mots, une lecture pure. Le livre traditionnel est une survivance du passé, qu'il faut abolir, mais je n'ai pas encore compris au nom de quoi il fallait l'abolir. Dissocier la lecture de ses supports diversifiés est une avancée... mais la lecture n'est pas une affaire de progrès technique. Le charme des objets technologiques, leur facilité d'usage sont essentiels à l'affaire. Moi dinosaure issue en droite ligne du 19° siècle, j'assiste à une évolution majeure de l'écrit et de la lecture. Demain, plus personne ne lira comme on a appris autrefois à lire. L'affaire est entendue. Plus personne n'écrira avec un stylo à encre. On a appris à oublier la plume d'oie, la plume sergent-major, demain plus de pointe bic, plus de watermann. Pourquoi pas ? Mais, bêtement, je n'aime pas qu'une panne me prive de ma lecture. Je n'aime pas du tout ne pas pouvoir prêter à mon voisin le livre que j'ai pourtant acheté. Je n'aime pas du tout la dépendance technologique qui nous est imposée. Dinosaure sans boule de cristal, je me demande ce que sera la lecture demain.