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24/05/2015

Petite philosophie de rien...

Les tâches du jour à venir sont un peu accablantes car trop nombreuses. Faire une liste semble nécessaire, pour être sûre de ne pas oublier les plus importantes. Mais la liste n'allège rien, au contraire. Comme si mettre noir sur blanc les choses à faire accentuait la charge, les contraintes. La bonne attitude serait plutôt de se laisser porter par l'enchaînement naturel des gestes. Et avancer tranquillement dans ce jour qui sera comme les autres, riche et pauvre tout à la fois. Ce qui est fait est fait. Ce qui ne l'est pas le sera demain, sans doute. L'important, c'est de continuer.

22/05/2015

Verveine

Deux vieilles dames (pas très vieilles mais un peu tout de même) papotent à l'heure de la tisane. La vie, la mort, les enfants, le destin, les ratés de l'existence. Dans la lumière du jour finissant, elles ressassent davantage les soucis et les pertes qu'elles ne s'extasient sur les joies de la vie qui furent pourtant (mais quand était-ce ?) les piliers de leurs existences. Le bol de tisane réchauffe leurs mains douloureuses. Un peu de miel peut-être ? pour un soupçon de douceur dans leur océan d'amertumes diverses. "La vie est amère, surtout quand on la boit sans sucre" disait-on autrefois. Comme si un peu de sucré pouvait alléger les peines ! Mais indiscutablement, la tisane chaude réconforte les vieilles dames, lesquelles d'ailleurs ont du mal à se considérer comme des vieilles dames, même si il n'y a que les vieilles dames à aimer boire de la tisane le soir.

20/05/2015

À ne pas lire...

À ne pas lire si vous vous sentez affaibli par l'âge, ou un peu malade, ou seul, ou en deuil... Peu de pages en effet où l'auteur ne parle pas du vieillissement, de la perte de ses forces, de sa surdité grandissante. Tout cela pas très tonique lorsqu'on est soi-même confronté aux mêmes réalités. Oui, mais... Mais cet homme qui ne marche plus qu'avec peine, essoufflé au moindre effort, qui ne survit qu'à  coups de transfusion sanguine ne pense, au fond, qu'à son travail d'écrivain. Et poursuit, malgré les freins de ce corps qui le lâche, son oeuvre avec une ténacité exceptionnelle. Ne prenant de repos que pour mieux se concentrer sur les mots, le rythme des phrases, l'écriture romanesque, théâtrale et ses étonnants poèmes minimalistes, qui lui demandent tant de travail. Alors qu'à un moment donné, au cours d'un hiver qu'il trouve trop glacial, il dit ne pas espérer revoir les beaux jours, il envisage encore des oeuvres nouvelles. Lorsqu'à 94 ans  il publie "Boulevard périphérique", il ressent une grande joie. Alors, même si on est un peu las de la vie et de ses peines, lire le "Dernier journal" de Henri Bauchau peut être salutaire. La vieillesse n'est pas seulement le naufrage que l'on dit (trop souvent).

17/05/2015

Les livres, toujours...

Certes je me plains souvent, et j'ai tort de me plaindre. Certes, il y a trop de livres, et trop de livres médiocres. Mais lorsque ma main a repris, pour la troisième fois je crois, le petit livre de Mario Rigoni Stern "Sentiers sous la neige", j'ai senti que j'avais eu la main heureuse. Le livre est fait de bric et de broc, récits de guerre, marches dans les montagnes, observations de la nature, surtout en hiver : long passage sur les différents noms de la neige, selon qu'elle tombe à tel ou tel moment de l'hiver. Le titre le dit bien "sentiers sous la neige"... L'hiver est au coeur de ce livre. Le lisant, j'ai l'impression de rentrer dans un monde puissant, où la force de la nature tient (tenait) les hommes debout.  Richesse et rudesse d'un monde disparu, sans retour possible. Et au fil des pages, en permanence, le souvenir des deux guerres mondiales, si meurtrières dans ces montagnes âpres du nord de l'Italie.