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09/10/2015

Lu dans la presse

"Les liseuses numériques pourraient devenir un des produits technologiques ayant eu la durée de vie la plus courte". En Angleterre, les ventes de liseuses sont en chute libre, alors que celles des livres imprimés ont progressé de 4,6% au cours du premier semestre 2015. (Libération, 8 octobre 2015). Que faut-il en conclure ? Sans doute rien pour le moment, sinon que la sécheresse et la neutralité de l'affichage de la liseuse découragent le lecteur ordinaire, qui reste séduit par les qualités de l'objet livre. Un objet dont vous restez propriétaire après l'avoir acheté, que vous pouvez donc donner, prêter, vendre; un objet auquel son poids, la qualité du papier, la mise en page, la couleur, transmettent au lecteur une infinie diversité de sensations... Le livre imprimé reste un objet sensuel, que l'on a plaisir à manipuler, à utiliser, à n'en pas douter. 

06/10/2015

Travaux

L'affaire semblait d'importance : 5 ouvriers, 3 camions, une pelle mécanique... Quelques outils du parfait manoeuvre (pelles, pioches, râteaux, brouettes). Il s'agissait de refaire l'enrobé du trottoir, endommagé sur 2m2 par la réparation d'une canalisation. La pelle mécanique descendue de la remorque a gratté et enlevé les gravas, guère plus d'une brouette. Le reste a été enlevé à la pelle et jeté dans la benne d'un des camions. L'enrobé tout neuf déversé dans la brouette, versé et étalé sur le trottoir. Le chef d'équipe surveillait. La rue était bloquée, mais il faut ce qu'il faut. Je dois reconnaître qu'entre la réparation de la canalisation et la pose de l'enrobé, il ne s'est pas écoulé plus de 4 jours (dont samedi et dimanche !), ce qui est un record. Il fallait bien 5 hommes et 3 camions pour mener à bien ce chantier.

02/10/2015

Rosalie

Rosalie, mariée à 17 ans, 3 ans plus tard 3 enfants, et ensuite 3 décennies de travail harassant, de soucis, de désastres (maladies, morts, faillite). Mais, disait son fils, elle a toujours gardé le sourire. La vaillance ne l'a jamais quittée, jusqu'à la fièvre espagnole qui l'a clouée dans un lit dont elle ne s'est jamais relevé. Je pense souvent à elle, ma grand-mère inconnue, lointaine et pourtant familière. J'imagine ses allées et venues dans la grande maison ou la veilleuse de la lampe à huile atténue l'obscurité de l'escalier, et les lampes à pétrole dans la salle, dans la cuisine. Ma grand-mère n'a pas connu, je crois, l'électricité chez elle. Les verres de lampe étaient difficiles à nettoyer, sans eau chaude au robinet, les mains grasses de suie ensuite. Encore avait-elle l'eau courante, depuis quelques années. Son doux sourire éclaire les photographies de ce temps, le visage auréolé des frisottis échappés du chignon de rigueur. Pourtant, de cette femme souriante et tranquille, qui partait le soir à la rencontre du voiturier, une lampe tempête dissimulée sous sa mante, pour lui éviter l'amende des gendarmes à l'entrée du village, de cette femme généreuse, donc, sa fille disait "elle ne sait pas soigner". Je mets bout à bout des informations éparses, cela fait un portrait un peu cubiste, un peu faux, et très vrai. 

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