23/02/2014
Histoires de livres...
Ça ne va plus du tout : cherchant un livre précis, je ne le trouve pas et en fait tomber dix autres. Étagères surchargées de mélanges de genres, de rogations et de pépites... ça ne va plus. Restons calme. Il faut agir, mais reste à trouver la méthode, et l'appliquer. D'abord, vider les étagères et tenter une exploration dans des profondeurs insoupçonnées, ou oubliées. Me saute à la figure une bonne partie de mon histoire professionnelle, tout ce que j'ai lu par nécessité... et que j'ai complètement oublié. À ma droite, ce que je pense vouloir conserver. À ma gauche, le rebut. Petite pile à gauche, je dois dire. Et d'ailleurs, que faire du rebut ? Les livres ne valent que par l'amour que vous leur portez. Ils ne valent rien sur le marché de l'occasion, et les bouquinistes sont si rares qu'il faut renoncer à s'en débarrasser de cette façon. Alors que faire de "Anthologie des préfaces de romans français du XIXème siècle", ou de "Panorama de la littérature française, de G. Picon" ou de "Le livre franc, de J.Chancel" et de beaucoup d'autres du même genre. Je vais remplir des cartons dûment étiquetés qui moisiront gentiment au fond du cellier, laissant à mes pauvres héritiers le soin de les porter à la benne. Un sombre avenir se dessine pour ma pourtant modeste bibliothèque. Tout de même, un instant de bonheur en réouvrant "une poétique du livre" de Eric Pistouley, au Temps qu'il fait, 2003. C'est un livre pour les amoureux inconditionnels des livres, dont l'auteur dit qu'il est un essai qui explore l'instant où, avant d'en lire la première ligne, on prend un livre dans ses mains. Quand finit l'objet ? Où commence le texte ? Histoires de frontières, de passages, de chevauchement, de jeu entre les territoires." Le texte me renvoie au coeur de ma problématique du moment. Je navigue dans des territoires autrefois traversés, je prends dans mes mains ces objets "dont la forme nous dit qu'ils ne sont pas des sculptures" (!) et me voici stoppée dans mon élan de rangement et d'élimination, plongée dans la lecture d'un livre oublié mais qui, à l'instant, me devient nécessaire. Quelques chapitres ne touchent particulièrement. (Ex-libris, p. 29, Le pas lu, p. 85, ou le fonds non classé, p. 97). Les histoires de lecteurs ont un fonds commun, savoir le partager est une grâce..
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20/02/2014
Petite philosophie de rien...
Beau sujet de méditation : le secret est-il ce qui nous sauve ou ce qui nous perd ? Cela pourrait aussi être un sujet de dissertation philosophique au bac. On peut choisir de se taire, ou choisir de parler, sauf qu'on ne choisit pas vraiment. On navigue à vue, en tentant d'éviter les écueils. Entre exposition et dissimulation, ou effacement. Se taire est un piège, mais trop parler aussi. La vie est une corde raide sur laquelle on ne cesse d'apprendre à marcher. Les plus doués parviennent même à y danser, libres et joyeux. Mais quel est donc leur secret ?
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19/02/2014
Entendues, volées, petites phrases...
Même la mère de Dieu ne peut pas tout
Il faudrait éliminer les hommes pour sauver la planète
08:31 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer
18/02/2014
À cloche-pied
Froisser le papier avant de le mettre dans le foyer du poêle, chaque matin. Et à chaque fois avoir l'oeil alerté par des articles parcourus distraitement en leur temps. Le journal froissé ce matin remonte à août 2013. "D'où écrivez-vous ?" disait le titre. Et un commentaire dans un encadré très journalistique évoquait "l'histoire personnelle qui infuse jusqu'au bout de la plume". Cette image d'infusion me ravit. Elle évoque la petite tambouille de la tisane du soir, l'eau frémissante versée sur les feuilles sèches, la théière en porcelaine blanche, la passette, le bol léger, le pot de miel. Et l'infusion de l'écriture dans tout ça ? Tout pareil : les rituels de chacun, vieillots pour les uns, dont moi, attachée au papier et au stylo, ou plus moderne, clavier, tablette... Mais quand même, pour les comme pour les autres, les rituels demeurent. Écrire dans son lit comme Colette, au café comme Nathalie Sarraute, dans une cabane de jardin. Tôt le matin, quand tout le monde dort. Ou la nuit. Quelque chose s'inscrit dans les gestes, ça ne peut pas marcher autrement. Et si pour une raison quelconque le rendez-vous est manqué, c'est fichu, et ça énerve. Écrire, c'est vivre deux fois, dit un écrivain connu (enfin, il me semble que c'est ce qu'il a dit, au cours d'une interview très rapide). Et quand la deuxième vie, celle de l'écriture, vient à manquer, la première va à cloche-pied.
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