02/04/2014
ça agace
Ce sont souvent les choses les plus anodines qui sont les plus agaçantes. Où sont passées les lunettes, les clés, ou n'importe quel objet, un de ceux que l'on manipule sans cesse et qui brusquement s'échappe, sans que l'on sache comment, animé d'une vie propre, sans que la raison comprenne pourquoi. Brusque hiatus entre le mental (nous) et le matériel (tout le reste ?), inattendu, mais assez fréquent pour semer le trouble. Jusqu'à l'angoisse quelquefois. Je perds la tête, ou quoi ?
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01/04/2014
Poème misérable
Les maux du corps/les maux de l'esprit/ce qui cloche/on aimerait bien/ça ne marche pas/par l'entrebâillement des portes on voit des choses/on ne voit rien/la nuit tombe/pleurons en chœur/pas de guérison/la pluie.
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30/03/2014
Jardin
Le jardin est calamiteux après cet hiver trop pluvieux. L'état des lieux est pourtant surprenant. Les framboisiers éclatent de santé, des navets oubliés fleurissent en jaune, la rhubarbe prend ses aises au fond du jardin, et le vieux cerisier s'obstine à fleurir. Le laurier tin fait exploser ses hampes fleuries, à odeur de miel, couvertes de bestioles butineuses. Bref, le printemps est là, et à chaque pas des surprises. Ce qu'on croyait mort renaît. Cela rend doucement euphorique. On oublie que le printemps est toujours frileux, et les gelées tardives vont massacrer les arbres fruitiers. Aujourd'hui, le verre de l'humeur est à moitié plein. Le voir à moitié vide viendra bien assez tôt.
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27/03/2014
Archéologie (11)
Plus d'un siècle me sépare de ces deux petites filles en beaux cols de dentelle. L'une est ma mère, l'autre ma tante, l'une et l'autre disparues depuis des décennies. C'est encore une photo surgie du néant : un très petit cliché, 3 cm sur 4, presque effacé par le temps. On n'y distingue qu'à peine ces deux enfants sages. Des mains adroites et le miracle de la technique les font ressurgir sous mes yeux. C'est une photo émouvante, dont je ne connais pas les circonstances. Qui, dans l'entourage de mes grands-parents, possédait un appareil photo, vers 1910 ? Elles posent tranquillement, pour faire plaisir à leurs parents. Pourrait-il en être autrement ? Dans mon imaginaire personnel, ces deux fillettes ne pouvaient pas être turbulentes ou même espiègles. Soumises à une mère qui menait la famille à la baguette, pour autant que je sache, et tendrement aimées par un père doux et distrait. Je regrette que ma mère n'ai pas évoqué davantage de souvenirs de cette époque déjà lointaine dans mon enfance. Mais alors, on ne parlait guère aux enfants, hélas. À partir de ce cliché minuscule, je reconstruis mon petit roman familial. Comme tout le monde.
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