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22/01/2012

Indésiré

Cette femme, enceinte, entendit son mari dire qu'ils attendaient un "indésiré". Une petite fille naquit, si ridée qu'elle ressemblait à un vieillard, et quelqu'un dit à ce moment là que les enfants nés déjà vieux ne vivaient pas longtemps. Ce qui, hélas, et arrivé.

21/01/2012

Vêtements perdus

Nous n'allons pas tout nus, question de climat et de bienséance. Mais que sont devenus nos vêtements personnels, portés, usés, jetés, perdus, aimés, détestés, dont personne jamais n'écrira l'histoire ? Ceux dont je me souviens si bien: un gilet et un bonnet tricoté en laine de récupération rouge et blanche, c'était la guerre, j'avais… 3 ou 4 ans, mais le soin apporté à leur confection par ma sœur aînée, la sœur adroite, avait fait de ces vêtements familiers des objets que je trouvais malgré mon jeune âge, très beaux. J'éprouverais une très grande joie si un jour ces 2 vêtements réapparaissaient, par magie. Je retrouverai d'un coup ces années de la petite enfance, ces années de frugalité heureuse, où le plus grand malheur consistait à être privée de dessert. Ma sœur aînée a souvent veillé à mon vestiaire, lui apportant tantôt une jupe (qui "tournait") et dont les poches étaient ornées de franges multicolores, sans doute échappées d'un catalogue de laine, ou un gilet bicolore, le devant étant en tissu et le dos et les manches en tricot. Plus tard, elle prit soin de m'offrir une ravissante robe tablier et le boléro assorti (rayures dans un gris et blanc très doux) le jour où on sacrifia mes tresses qui nécessitaient un entretien pénible (mais je me souviens encore du gros peigne rouge qu'on utilisait au moment de les coiffer). Je pourrais poursuivre cette énumération, mais quelque chose me retient : il me faudrait évoquer des souvenirs pénibles, des frustrations, des engouements stupides d'adolescente. J'aime évoquer l'enfance, pas l'adolescence, mal vécue, un peu triste, sans perspectives heureuses. Comme toutes les adolescences ? Sans doute. J'ai pourtant eu à cette époque des vêtements presque fétiches. Un grand pull vert bouteille, souvent porté négligemment sur les épaules, ce qui me valait des remarques acerbes de la surveillante générale. Un duffel-coat gris, porté jusqu'à usure complète. Dans l'ensemble, affreusement mal fringuée, jusqu'au jour où, j'étais adulte, on m'a offert un magnifique manteau rouge, qu'il fallut bientôt faire teindre en noir, le deuil était passé par là. Comme on se souvient bien des vêtements portés, et des circonstances dans lesquelles on les a portés…

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20/01/2012

Les tabliers

Les gens d'âge mûr se souviennent : les ménagères autrefois portaient des tabliers, et pas seulement dans les cuisines. Il y avait les tabliers en coton (en satin fermière, qui n'était pas du satin, ou en dégravé) toujours de couleurs sombres, les tabliers bleus en grosse toile pour le jardinage, les tabliers blancs des cuisiniers, les petits tabliers à volants des serveuses. J'ai vu un jour dans une exposition un tablier de nonne, tellement reprisé qu'il ne devait pas rester 2cm2 du tissu d'origine. Des reprises adroites, très fines. Un savoir faire de nonne, du temps où l'on trouvait encore dans les merceries du coton à repriser, à peu près exclusivement dans 2 gammes de couleur : du blanc au noir, tous les tons de gris, et du blanc au marron, tous les tons de beige. Les tabliers de mon enfance étaient eux aussi reprisés, pour les faire durer un peu plus longtemps, par économie. Les tabliers protégeaient les vêtements pour épargner à ceux-ci des lavages trop fréquents. Les vêtements d'alors, de coton ou de laine, épais, lourds, mettaient un temps interminables à sécher. Il était logique de ne pas avoir à les laver trop souvent, d'autant que les lessives se faisaient encore à la main. La pénibilité de la vie quotidienne n'était pas moindre qu'aujourd'hui, quoique différente. Ma mère affirmait que ce qui avait le plus contribué à libérer les femmes était l'arrivée du lave-linge familial. Chez nous il y avait depuis très longtemps une énorme machine à laver, calibrée pour recevoir 30 draps de lit, mais beaucoup trop grosse pour le linge d'une famille, même nombreuse. Les tabliers, relevés d'une main experte jusqu'à la taille servaient aussi à transporter d'un lieu à un autre les légumes de la soupe, ou quelques objets légers, pots de confiture vides ou bois d'allumage. Je n'ai pas perdu les habitudes anciennes, et je mets un tablier dans certaines occasions un peu salissantes dans la cuisine. Non que je sois particulièrement méticuleuse. Mais c'est ainsi. Tant de choses peuvent gicler dans une cuisine… Le jus de la viande, la friture dans la poêle, la confiture de coing ou la polinte qui explose dans la marmite. Je ne prépare pas souvent de polinte, mais le tablier est toujours accroché derrière la porte de la cuisine. Tout bien considéré, je m'en sers assez peu… et mes tabliers, sans reprises, ont une longue vie inutile pendus à leur clou. Et aujourd'hui, à part les petites filles touillant la pâte à gâteau au chocolat, qui utilise un tablier ? Cette histoire de tablier me mène loin dans les souvenirs : la seule photo que je possède de mon grand-père maternel, celui avec lequel j'ai une date anniversaire commune, lui celle de sa mort, moi celle de ma naissance 6 ans plus tard, le montre avec son tablier de jardinier, un peu sale, une grande poche arrondie baillant à la hauteur du ventre. Et aussi la silhouette de ce livreur qui portait un court tablier bleu qui lui faisait comme une jupe, enfermant tout son bassin de sa couleur bleue. Je ne sais plus ce qu'il livrait, je ne me souviens que de sa silhouette comme sanglée dans ce tablier court et de sa démarche, un peu saccadée, et pas de son nom. Bizarrerie de la mémoire.

07:39 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer

19/01/2012

Entendues, volées, petites phrases

La vie, c'est ça, c'est l'échange


Rien ne redevient jamais comme avant